i like the sad eyes, bad guys, mouth full of white lies.

elle frappe à la porte, la main enveloppée dans un mouchoir de lin, le regard dégoûté. la gosse se demande encore ce qu'elle fait ici, dans ce quartier ou tout est laid, tout est craquelé. même le macadam pleure ses belles années. elle se demande pourquoi elle s'est habillée aussi chastement - peut-être pour ne pas être prise pour une prostituée dans ces rues malfamées. vêtue d'une jolie robe rouge descendant jusqu'à ses genoux, elle se sent presque trop vêtue la gosse. cheveux détachés, air reposé, on pourrait croire une visite de courtoisie si elle n'était pas descendue dans les tréfonds de la pauvreté pour y dénicher le nid douillet de son dealer. il n'a fallu qu'un coup de fil pour obtenir l'adresse et un claquement de doigt pour que son chauffeur de l'y emmène, lui demandant bien deux fois si c'était réellement ici qu'elle souhaitait s'arrêter. alors elle est là, la gamine, son sac à main chanel et son air princier, en attendant simplement qu'il ouvre. elle toque une nouvelle fois, puis une autre, mais rien. alors elle entre - ce n'est pas comme si c'était fermé, de toute façon. elle vient se poser au salon, en sortant une petite liasse de billet de son sac à main quand du bruit retentit dans son dos. elle tourne la tête, méabh, avec une prestance adéquate. pas une ride d'indignation, un pli de surprise sur son visage de poupée. un demi-sourire amusé se fraie un chemin sur ses lippes alors qu'elle lève ses deux mains en gage d'excuse. 'pas de cris ni de coups, je ne viens que pour te donner ce que tu as oublié.' et elle lui tend sa main remplie de billets colorés. elle n'est pas méchante, la gosse, c'est un fait. elle a simplement une façon très particulière de s'amuser.