le soleil tape sur son visage et, svea, elle gémit d'inconfort. elle jure dans des grognements à peine audibles. ils ont encore oublié de fermer les volets. encore et toujours. elle ouvre ses bras pour pouvoir tâtonner le lit en espérant toucher les corps chauds de nadejda et d'eli. cependant, c'est avec tristesse et une sorte de sentiment de panique qu'elle s'aperçoit qu'ils ne sont pas là. pas près d'elle dans ce lit trop grand pour son petit corps trop maigre. ses paupières s'ouvrent immédiatement et ses yeux sont brûlés par la lumière que produit le soleil mais elle s'en fiche. ils ne sont plus avec elle. svea, elle se relève, s'appuie sur ses mains pour regarder dans la pièce en espérant que les deux amours de sa vie s'y trouvent. non. elle est seule. elle soupire puis termine par se rallonger furieusement. ils savent qu'elle n'aime pas, la suédoise. qu'elle n'aime pas quand ils ne sont pas là à son réveil. ils le savent mais ils ne sont pas là et ça lui donne, pendant quelques longues secondes, envie de pleurer. elle a mal au cœur et à la tête. le trouple a encore fait la fête et ils ont terminé dans le même lit. elle ne se rappelle plus très bien de leurs ébats mais c'était bon. comme toujours. lorsqu'ils étaient tous les trois, c'était toujours un plaisir intense. après un énième soupire, elle sortit les jambes du lit avant de se redresser. svea posa sa tête entre ses mains et ferma les yeux en gémissant de douleur. elle avait définitivement trop bu. elle n'aurait pas dû, probablement. des minutes sont passées quand elle se décide de se lever sur ses jambes. elle marche comme un zombie et lorsqu'elle passe devant le miroir qui se trouve dans sa chambre, elle y ressemble également. la suédoise passe une main rageuse dans ses cheveux en bataille avant de sortir et de marcher doucement dans le couloir qui mène directement à la cuisine. ses iris se posent sur la silhouette de nadejda et, svea, elle sourit comme une idiote. elle ne l'a pas quitté, sa fleur. elle est toujours là. elle s'avance le plus discrètement possible pour essayer de la surprendre. évidemment, elle a dû déjà l'entendre mais, comme toujours, elle fait comme si ce n'était pas le cas. la suédoise se rapproche, enroule ses mains autour du coup de cette beauté et pose son menton sur son épaule après avoir posé ses lèvres à sa mâchoire. tu vas bien ? qu'elle demande avant de froncer les sourcils. il est où, eli ? si il était dans l'appartement, elle l'aurait entendu. elle l'aurait su. et ça la perturbe qu'il ne le soit pas.

la suédoise se demande bien où est eli mais, au fond, ça n'a pas grande importance. nadejda est là. elle peut la toucher, la câliner, l'embrasser. ça peut remplacer la présence de l'autre amour de sa vie, pas vrai ? elle essaye de se persuader, svea, parce que ce n'est pas bien ce qu'elle fait. ce n'est pas bien qu'elle puisse juste penser qu'il est plus important que sa fleur. elle essaye de ne pas y penser. elle marche discrètement - ou presque. ses pas se veulent extrêmement discrets mais, évidemment, ils ne le sont pas. elle arrive jusqu'à sa princesse et enroule ses bras autour de son cou avant de lui déposer un baiser plume à la mâchoire et sa tête sur son épaule. svea, qu'elle souffle. son souffle, elle en raffole, svea. son souffle, il la rend folle, svea. elle frissonne quand elle dit son prénom. quand elle se met à caresser délicatement son avant bras. il y a un silence qui s'installe entre vous deux. seulement, il est rapidement brisé par la question de la blonde. eli. eli. eli. où est eli ? son eli. le eli de ses rêves les plus fous. elle sent les épaules de nadejda s'hausser. il a dû partir faire un tour, t'en fais pas, il ne court pas la gueuse, il doit courir ! elle se met à rire et, la blonde, elle fait de même. elle rit aux éclats parce que, nad, elle lui fait cet effet. parce que, nad, elle lui donne l'impression de voler. de planer. de s'évader. parce que, nad, c'est la beauté. la liberté. désormais, elles se font face. les mains de son interlocutrice se perdent dans sa chevelure. svea, elle a arrêté de rire mais elle sourit. un vrai sourire orne son visage. elle vient s'asseoir sur ses genoux sans ne jamais enlever ses bras d'autour du cou de la demoiselle. la suédoise colle délicatement ses lèvres contre les siennes. je t'aime, nad, qu'elle murmure contre ces dernières. ça vient du cœur parce qu'elle l'aime réellement. que ce n'est pas un mensonge. elle pose son visage dans son cou pour y laisser d'autres baisers avant de relever la tête et de la regarder. j'ai... elle commence. elle détourne les yeux. j'ai pensé que vous m'aviez laissé, tu sais. toi et eli. que vous étiez partis et que vous ne reviendriez pas. ses yeux replongent dans ceux de nadejda. vous n'allez pas le faire, pas vrai ? svea, elle a peur. svea, elle ne veut plus être seule.