Une gorgée, deux gorgées. Gin observe la foule, son verre à la main. Ils riraient, les gens qui la connaissent, s’ils la voyaient avec sa bière. Mais qu’est-ce que tu fous, t’as pas trouvé le whisky? Cette fois elle commence doucement, elle aura tout le reste de la nuit pour se mettre la tête à l’envers après tout. Patience, patience. Un cri de surprise à sa droite lui fait lever la tête. Une petite brune qui semble étonnée mais non moins ravie par le contenu de son verre. La scène arrache un sourire à Gin. Surprise, elle voit ladite petite brune (Sahara) lever son verre vers elle avec enthousiasme. Ca on verra, mais soirée gratuite en tous cas! La blonde sourit et lève son verre à son tour pour trinquer. A cette soirée prometteuse alors! Gin aime rencontrer des nouvelles têtes, tant qu’on la fait pas chier elle est cool. Et la fille avec qui elle vient de trinquer a l’air au moins aussi allumée qu’elle, ça lui plaît bien à Gin.

un chapeau rouge de cow-boy regardait de haut ta tresse rousse ainsi que le nœud jaune qui y était attaché. tu le tenais d'une main, à cause de ta petite tête, il glissait devant tes yeux à des moments inattendus. et, honnêtement, tu refusais de te priver de voir ces costumes plutôt recherchés, ou pas, qui défilaient devant toi. t'avais pas les yeux verts, t'avais des petits points dessinés sur tes joues, t'avais pas de cheval, mais t'essayais au maximum de ressembler à cette héroïne de dessin animé que t'aimais tant. ce soir-là, tu n'étais plus vraiment nell hillsborough, mais jessie. une  cow-girl qui n'allait pas boire, ni fumer pendant la soirée, qui allait essayer de parler avec les autres, les complimentant sur leurs tenues respectives.

halloween. des vampires aux dents tachées de sang, des loup-garous beuglant à tout va et des infirmières sexy déambulaient le plus naturellement du monde dans cette maison des plus sordides. thylane était tout simplement déguisée en sorcière ; un chapeau négligemment posé sur sa tête et de l'eye-liner en quantité suffisaient à lui donner un petit air maléfique. les gens autour d'elle semblaient s'amuser, pourquoi pas elle après tout ? elle se posait sans cesse des questions sur comment agir – ou ne pas agir, qu'elle décida de lâcher prise le temps d'une soirée. - quelqu'un aurait du feu ? après tout, halloween n'a lieu qu'une fois par an.

clope au bec, il est amusé du discours, solal. oreille distraite, occupé à admirer les costumes. le sien est simple, la mort, avec sa capuche noire et sa fourche argentée. la mort qui sort une clope dès que le maire à terminé. faut croire qu'elle cherche à s'intoxiquer elle même, ce soir. dans l'ombre de son vêtement, il est bien solal. un peu à l'écart, pour l'instant. à observer les gens. et cet endroit sordide. il se rappelle bien, des histoires qu'on raconte. à propos de la ferme un peu éloignée du centre. du tueur. pas effrayé le moins du monde. juste amusé. mal placé, peut-être. pourtant ça lui plaît. il entend soudainement une demande. à laquelle il est surement le plus apte à répondre, là tout de suite, avec sa clope au bec et son feu à la main. il se tourne vers la voix. découvre une sorcière plutôt mignonne. sourit. lui tend un briquet. "pas mal le déguisement." sincère.

ça fait à peine cinq minutes, et on la bouscule déjà. elle se retourne, l'air premièrement outré, alors qu'elle appuie son regard balançant des pieds de la coupable à son visage. et ben, elle dure pas longtemps, c'te rousse. enfin, rousse, de ce qu'on peut voir. c'est vrai qu'avec tout ce sang qui dégoulinent de la plupart des mèches de sa cascade bouclée, c'est difficile d'en déduire une couleur. "woh, j'en connais plus d'un qui aimerait être soignés par toi." c'est si spontané. la mine hautaine de leonor se dessine alors d'un large sourire amical. "t'es mignonne. une écolière, hein ? excellent choix." pfff, débutante. t'es pas crédible avec tes vêtements recyclés et ton maquillage bon marché. néanmoins, la blonde lui lance un clin d’œil discret avant de l'emmener avec elle dans son déhanché. leo, elle ballait en même temps du regard les quatre coins du jardin, guettant une tête familière. et la seule qu'elle a trouvé pour l'instant, c'est solal. ah. merde. il est à l'écart, et observe, tapi dans la nuit, la fumée de cigarette qui l'encercle et brouille ses traits. à ce moment, leo, elle sait pas quoi ressentir entre la culpabilité et l'envie de se faire remarquer par le garçon. les deux se mélangent, et créé un cocktail qui lui fait tourner la tête. quoiqu'il en soit, elle allait pas s'arrêter de danser. alors elle continue, se noie dans la foule, pleins de belles âmes autour.

y a des instants silences. des instants découvertes. ça n’a jamais fait peur à ace, ça ne l’a jamais vraiment dérangé, partisan du fait qu’un silence vaut mieux parfois que mille mots. il aime observer. observer chaque émotion même infime, chaque muscle d’un visage qui prend vie. ils se regardent dans le blanc des yeux sans jamais défaillir. il la sent se rapprocher ace, il ne recule pas pourtant. c’est pas son genre. y a des gens qui jouent des coudes, caressant ses côtes mais il n’y prête guère plus attention. elle a achevé de l’intriguer. un peu. de plus en plus. elle est silencieuse, la jolie blonde. elle vint effleurer la peau de son visage sans brusquerie. le sourire imperturbable du skateur se fige l’espace d’une infime seconde. et puis il se laisse faire, sagement, silencieusement, étonné d’abord de ses gestes. se détendant tout à fait. cette rencontre est improbable pense-t-il au fond. cet instant est étrange, pas désagréable à ses yeux cependant. le bout de ses doigts termine sa courte ascension sur le haut de son crâne, les cornes de diable semblant retenir son attention. qui sait, t’as peut-être affaire à un véritable psychopathe. il serait encore temps de prendre la fuite. il teste encore et toujours, ace. et puis on la pousse, elle vacille. ace, il lui attrape le bras machinalement pour lui éviter de perdre un peu plus l’équilibre. il retire ses doigts légèrement imprimés sur sa peau presque aussitôt. enfin, il semble remarquer la couronne de fleurs enchevêtrée dans ses mèches blondes. haussement de sourcil. t’sais que les fleurs c’est pas vraiment le thème. quoique, ça a le mérite de t’aller plutôt bien.  

un. deux. trois. trois secondes. "pas mal le déguisement", qu'il avait dit. le rouge lui montait déjà au nez, elle virait à l'écarlate. c'est qu'elle était facilement impressionnable, la thylane. il suffisait qu'un beau gosse une clope au creux des lèvres lui parle, et c'en était fini de la jeune fille entreprenante et sûre d'elle. elle saisit le briquet pour cacher son embarras naissant ; une gamine, voilà ce qu'elle était. elle sourit, un sourire timide, un sourire sincère. elle alluma sa clope, et tira négligemment une longue taffe, elle se retint de tousser. -thylane, dit-elle un semblant de malice dans les yeux.  

il l'entendrait presque, la gorge nouée de celle qu'à pas l'habitude de la fumée. il se demande pourquoi elle fait ça, la jolie. bonne figure devant lui. avec ses beaux yeux et son sourire timide. il sourit aussi, solal. sourire franc et amusé. qui s'voit surement à peine dans l'ombre de sa capuche. "solal" il tend la main vers elle solal. signe au briquet. parce qu'il est gentil, mais il veut quand même le reprendre, faut pas pousser. la cancéreuse qui brûle entre ses lèvres il le fixe longuement, le jolie sourire de la demoiselle. il va la gâcher, sa cigarette, à force. "en tout cas t'es mignonne quand tu rougis, thylane." dans la bouche de n'importe quel autre garçon, ça pourrait passer pour une phrase toute faite, un dragueur trop malin. pitoyable. mais solal, non. il dit juste ce qu'il pense. c'est vrai qu'elle est mignonne. c'est vrai qu'elle à rougit, un peu.
pourquoi il le dirait pas, alors.
son regard se pose sur l'assemblée, s'échappe de la sorcière, un instant. il voit leonor. elle et ses courbes, elle et son charme, ravageur. avec sa soeur. sa petite soeur. il les fixe jusqu'à ce qu'elle s'en éloigne. il tire une taffe. un besoin, là tout de suite. ce qu'elle peut l'énerver, avec ses grands airs, la blonde. ses yeux retrouvent enfin thylane. il sourit. un peu désolé d'avoir dévié.

la musique est bien trop commerciale, mais elle danse, encore et toujours, en majorité se faire remarquer. le rythme un peu merdique s’imprègne dans son esprit et décide finalement que se déhancher sur cet air, c'est pas l'idéal pour attirer. alors elle s'éclipse leo, s'en va s'échapper un peu de tous ses corps déchaînés qui ne cessent de s'entrechoquer. entre les pas maladroits, les bousculades et les excès, elle parvient à arriver à l'entrée de la maison "hantée" - elle y croit pas vraiment -.
quelques doux mots du maire, et.. flop. plus rien. le son, la musique, les néons colorés. vide, avec tout le monde qui retient son souffle. leo entre à peine dans la demeure que tout claque presque immédiatement derrière elle, plusieurs fois, ça résonne, l'effraie un peu. y'a quelques cris, y'a d'autres audacieux qui, eux, rient. y'a des bruits de grincement trop nombreux et le vent qui s'emporte vivement.
leo marche, un pas devant l'autre sans arriver à bien l'aligner, les bras en alerte devant elle pour tenter de se protéger. elle se débrouillait bien jusqu'au moment où, prise d'un peu de confiance, elle accélère et fonce droit devant quelqu'un. "putain ! t'as jamais appris à faire gaffe ?" ouais, c'est de sa faute, au type, pas de celle de leo. faut pas rêver.

il va pour s'en griller une deuxième solal, dès qu'elle lui rend le briquet. mais tout à coup c'est le néant. c'est le discours qu'il écoutait d'une oreille désintéressée qui s'arrête. qui manque, comme le reste. son et lumières. c'est l'ombre qui englobe tout, il voit plus rien, plus personne. des cris apeurés. des bruits dans la maison qui semble s'être fermée. ok. il rit. la bonne blague. sauf que ça s'remet pas. rien. les blagues les plus courtes sont les meilleures. ok, il a peur. il aime pas tellement le noir, solal. il bouge plus. dehors le vent souffle. les gens aussi, fort. ils se poussent. se bousculent. pauvre garçon perdu dans le noir, y s'dit que c'est peut-être l'agriculteur qu'est revenus les hanter, qui sait.

un, deux, trois. elle inspire expire. putain. depuis quand les événements sociaux aussi pourrit et vieillots soient-ils la faisaient-elle paniquer ? elle s'était terrée, depuis le début du discours du maire dans un recoin de la maison hantée. une odeur douceâtre et légèrement nauséabonde se dégageait de cette alcôve, mais elle s'y sentait étrangement en sécurité. les mots lointains du maire résonnaient comme une mélodie. elle n'écoutait pas vraiment. la petite brune était bien trop préoccupée à calmer la crise de panique qui montait, se frayait un chemin à travers son frêle corps. c'est pas le moment merde. elle pince sa peau fragile quelque fois histoire de faire disparaître les larmes qui montaient sans peine à ses yeux. la dispute retentissait encore tel un inlassable écho. craque pas maintenant sale conne. elle se lève. péniblement elle se stabilise sur ses jambes encore tremblantes. lentement dans son costume noir et blanc, la fille décide de se ressaisir. elle se prépare à faire son entrée, à danser comme mia wallace qu'elle représente si bien ce soir dans la salle principale bondée. au fur et à mesure qu'elle se rapproche de la principale source de vie de cette foutue maison hantée, l'adrénaline monte et elle sait que quoiqu'il arrive elle sera prête. ou presque. elle pousse la grande porte non sans difficultés, elle y est au cœur de l'action. puis vient le noir opaque et le silence total l'enrobent soudainement à la manière d'une nuit sans lune et sans étoile. ou est-ce son imagination? des bruits sourds retentissent autours d'elle. elle ne met plus bien longtemps à comprendre qu'elle n'est plus sur ses pieds et que c'est qui l'enveloppe, l’étouffe la cogne, c'est le sol. dur et poussiéreux. merde, merde, merde. elle veut hurler ou s'enterrer. si l'éclairage n'est pas revenu, mais le rouge lui monte aux joues sachant pertinemment que dans quelques secondes une personne équipée de son téléphone la trouverait là, étalée misérablement au milieu de la salle. “et merde” souffle-elle presque inconsciemment.

les corps se mouvaient, s'entrechoquaient au rythme des basses, bien trop mainstream pour cal. la cancéreuse grillant en bord de lèvres, il s'approche d'un pas lourd, tel un fauve surprenant son gibier, les yeux grossièrement maquillés du fard à paupières bas de gamme de cami se baladant sur les carcasses déguisées de cette soirée. tout l'monde a déjà eu le temps de bien discuter avec les inconnus masqués, apparemment, le maire a déjà achevé son discours à la con, tant mieux. il sait toujours pas pourquoi il s'est accoutré de cette vulgaire perruque blonde, et son gloss de gamines prépubère, il aurait jamais cru se prendre au jeu de cette fille sur tinder, dont son nom lui échappait déjà. estelle, stella, quelque chose de beau et poétique en rapport avec les étoiles, qui aujourd'hui décidées de jouer aux abonnées absentes dans ce ciel peinturé de noir aux reflets bleutés. sharpay d'high school musical, et elle viendrait en troy apparemment. il soupire. elle viendra même pas, il saurait même pas la reconnaître cette fille dans tous les cas. jetant ses yeux rapidement sur mona, sentant le rouge monter jusqu'aux joues, cal se contente de passer son chemin pour atteindre l'entrée de la demeure, plutôt flippante dans son genre, même si le quartier en lui même n'était pas réellement réputé pour sa richesse. et clac la porte qui claque juste derrière lui, tandis qu'un frisson parcourait l'échine du brun. lumières éteintes, musiques mainstream aux basses faisant tambouriner les coeurs éteintes, cal essaie de rouvrir la porte derrière lui, rien n'y fait, bloqué. il s'passe quoi là ? touriste jusqu'au bout, peut-être que c'est une animation organisée par le maire, il aurait peut-être mieux fait d'assister au discours de tout à l'heure. les messes se font basses et paniquées, quelques mots se font entendre tel que "maire" "hantée" "maison" "panne", et l'information ne fait qu'un tour dans son esprit : va falloir attendre que le courant réalimente vancouver. avançant à pas de velours dans la pièce dans ce noir complet, cal essayait de trouver des repères, la table les chaises n'importe quoi. et bam. le parfum fleuri d'une femme (leonor)apparemment vient heurter son épaule. sa voix criarde de sale bourge aussi vient heurter ses tympans. alors, on panique dans le noir à c'que j'vois. un sourire agacé vient maquiller les lèvres de cal, qui ont déjà noyé beaucoup de leur couleur dans l'alcool et les effluves de la cigarette. attrapant son portable d'un geste rapide, et l'allumant afin d'éclairer la voie et le visage de son interlocutrice, le regard de cal se mit à briller désinvoltement. on s'connaît non ? on s'est croisés sur tinder ou une autre connerie du genre ?