au début, c'était rien de particulier. juste une des ces soirées animée par la richesse de chacun, l'éclat des objets de valeur leur servant de bijoux, les rires aux éclats et le tintement des coupes de champagne. t'as l'habitude d'être présent dans à ces évènements, ton visage est plus ou moins familier. ça t'occupes et tu vois des occasions de t'enrichir un peu plus. évidemment, tu n'aimes pas ça, mais tu as l'impression d'y être obligé. ce soir-là était le même que les autres. ton regard refroidi par l'hypocrisie et la froideur se promenait lentement sur les robes de luxes des invités, un verre à la main. tu t'efforçais de répondre aux salutations des personnalités qu'on te présentait, feignant un sourire ravi. et parmi tout ce terne, tout ce faux, une lumière avait attiré tes yeux si las. une lumière douce, mais intrigante. le genre de chose qu'on n'oublie pas, même si on ne l'a vue qu'une fois dans sa vie. ça t'as paru un peu inhabituel, toi qui n'aborde personne de toi-même. mais elle était une exception. et depuis ce simple soir où vous vous êtes rencontrés, tu n'as cessé de confirmer cette pensée. une exception. cette jeune femme n'est rien d'autre qu'une particularité à elle-seule. tu l'as remarqué quand elle t'as souri, quand elle t'as fais entendre le son de sa voix, quand vous vous êtes étreins dans les draps. tu as d'abord trouvé ça assez extraordinaire, puis c'est devenu insupportable. pourquoi elle? pourquoi cette gamine, rae? pourquoi elle en particulier? t'es pas capable de répondre. tu sais pas pourquoi elle, mais tu sais ce que tu aimes chez elle. ses courbes qui ondulent, sa voix agréablement déformée par le plaisir, le tendre contact de ses mains sur ton corps, ses bras autour de tes larges épaules, son regard semblant si épris sur le moment. elle semblait si simple et complexe à la fois, tu n'avais pas éprouvé de l'intérêt pour quelqu'un depuis bien trop longtemps. tu te surprends à la fixer un peu trop longtemps, à l'admirer, la contempler. et ça c'est pas toi rae, c'est pas toi. tu t'es promis de ne pas t'attacher à qui que ce soit, et surtout pas une femme. tu sais à quel point tu y es sensible, malgré cette carapace épaisse qui s'est formée autour de ton être entier. elle, elle l'a brisée en moins d'une seconde. ça te rend fou. tu la déteste tellement pour tout ce qu'elle provoque chez toi. tu n'as pas le temps, pas le temps d'être préoccupé par l'existence d'une telle créature. ça te fatigue de la désirer, de vouloir sentir son corps contre le tiens, d'être obsédé par son odeur à elle, constamment. alors tu fais comme tu as l'habitude de procéder. tu caches tout ça comme tu le peux. mais ça n'a jamais été aussi difficile. à un tel point que la nuit dernière, ce fut plus fort que toi, et tu as exigé sa présence à tes côtés, une nouvelle fois. tu voulais, encore une fois, prendre possession de son corps. tu veux qu'il soit à toi, car tu n'as jamais autant aimé quelque chose aussi intensément. alors ce matin, avant qu'elle ose s'éloigner de toi, tu as lentement enroulé tes doigts autour de son poignet, lui adressant un regard à la fois tourmenté et caressant. «restes.» ta voix est froide, et naturellement grave. tu as juste l'air de lui donner un ordre, mais qu'importe. on dirait que tu ne lui laisse pas tellement le choix. peut-être que si, finalement. mais tu n'as pas envie. tu n'as pas envie de la voir partir, pas aujourd'hui. esma, s'il te plaît. restes.

esma.
prénom bref pour personnage complexe.
pour identité falsifiée comme tant d'autres.
tant d'autres qui s'doivent d'être insignifiantes.
mais celle-ci qui n'l'est pas.

j'voulais voir (et re-voir),
ton sourire grandissant au fil de nos rencontres.

et tu m'dis d'rester. tu m'dis d'rester et mes tripes se retournent en même temps qu'mon visage vers le tiens. les yeux dans les yeux, un regard calme et sincère, l'autre juste peureux.
la peur m'anime, la peur colore mes traits et entrouvre mes lèvres qui n'demandent qu'à t'embrasser encore et toujours, jusqu'à c'qu'on en peuvent plus, jusqu'à c'qu'on finisse par n'former qu'une seule et même entité. qu'une seule et même unité. unique et envoûtante, quelque chose qu'irait nous emmener plus haut qu'les étoiles, plus loin qu'les galaxies. quelque part où ma peur toxique n'irait pas s'immiscer.

- non.

mais j'peux pas.
parce qu'esma, c'est pas moi.
parce qu'moi, c'est pas esma, ni ana, ni lora.
c'est personne. personne, surtout une personne fausse et ingrate, surtout une folie déguisée en corps aux apparences logiques et saines. surtout un corps vide de sens qui s'bouscule tout seul et s'amuse à explorer les rues aussi bien dévastes que bondées. surtout tout à la fois qui forment un rien à l'intérieur, un néant constant beaucoup trop large.
un néant qu'tu commences à combler mais qu'tu devrais pas,
surtout pas, on n'salit pas l'immaculé.
aussi triste qu'il soit.

- pourquoi ?

non.
me réponds pas. lâche moi comme à chaque fois.
lâche moi après m'avoir embrassé une dernière fois.
toute dernière fois.

me contredis pas. me tiens pas tête, je te le ferais amèrement regretter. rien que de te voir, là, refusant de te soumettre, ça me donne envie de te briser. essaie de ne pas la mépriser. pas aujourd'hui. essaie de l'aimer comme tu en ressens l'envie au fond de toi. tu refuses de la lâcher - tu ne comptes pas céder si vite. tu veux qu'elle soit à toi un peu plus longtemps. un sourire sincère, des yeux reflétant le bonheur. ce sont des choses dont tu ne pourra jamais profiter. pas toi. t'as pas le droit. t'as pas le droit d'être heureux rae, c'est décidé depuis le début. alors, t'as pas le droit de l'avoir elle non plus? la seul personne susceptible de te faire ressentir des émotions semblables à de la joie? c'est injuste, mais c'est ainsi. «parce que c'est moi que te le demande.» parce que j'ai envie de profiter de ta présence un peu plus longtemps que le temps d'une nuit. ça te paraît simple. tu peux juste pas t'arrêter de te l'approprier. tu le sais, tu le sens, ce pouvoir que t'exerces sur elle. tu sais qu'au fond, elle n'est pas totalement indifférente à toi, ça te plaît. tu l'attires contre toi, comme si t'avais envie de réduire la distance entre vos deux cœurs. un invisible, l'autre fait de roches solides. incompatibilité. ta main vient remonter le long de son bras, glisse jusqu'à son épaule, pour finir contre sa nuque. si tu ressens l'envie de la protéger, tu désires tout autant la voir s'effondrer. c'est malsain et tu le sais. tu te sens comme un monstre la plupart du temps. elle n'arrange rien. elle n'a jamais rien arrangé. tu comprends toujours pas pourquoi t'es attaché à elle, d'ailleurs. tu comprendras probablement jamais. mais tu ne t'en lasses pas. t'as envie d'être spécial à ses yeux, pas juste celui qui s'occupe de subvenir à ses désirs. pas juste celui qui veut profiter de ton corps un peu plus chaque jour. t'en es juste fou. t'aimes pas ça, mais ça te rend fou. «restes.» tes lèvres viennent délicatement se poser contre ses cheveux, un des détails que tu aimes particulièrement chez elles. tu aimes les contempler, passer ta main dedans, les voir virevolter dans le vent. en humant leur odeur, tu as cette impression qu'elle sera toujours là près de toi. alors qu'aucune fin heureuse t'es réservée. «oses me dire que tu as d'autres choses à faire.» d'autres personnes à voir, sûrement plus fréquentables que toi. l'idée te révoltes. t'énerves bien plus qu'autre chose. elle a peut-être d'autres choses à faire, qu'importe sa réponse. quoi qu'il arrive, tu n'as finalement pas envie de la voir partir. tu ne la laisseras pas faire. pars pas. regarde moi. touches moi. détestes moi si tu veux, mais me laisses pas.

ton emprise m'attire mais m'éloigne de toi.
l'genre de chose impossible à expliquer.
j'te veux mais j'te hais.
la dernière fois mais à jamais.

j'ai cette putain d'montée d'adrénaline qui monte quand j'te fixe, les yeux dans les yeux, quand j'te défie du regard et qu'on s'engage dans une bataille acharnée, celle d'qui ira sombrer l'premier. d'qui osera mettre fin à c'jeu déréglé.
ce sera pas moi, rae.

- oui.

non.
toujours, non.
j'enlève ta main d'mes cheveux, j'essaie tant bien qu'mal d'faire abstraction d'tes paroles qui viennent inconsciemment s'nicher dans mon cerveau et s'ancrer dans l'épiderme de ma peau.
pincement au cœur.

- j'm'en vais.
peut-être que j'te rappellerai.

c'est sûr que j'te rappellerai.
comme à chaque fois, j'craquerai, j'ressentirai des explosions partant d'ma poitrine, remontant jusqu'au cerveau puis finissant sa course dans la lueur d'un regard. comme à chaque fois ton simple prénom sur un vulgaire bout d'papier ira m'emporter loi dans l'au-delà, loin dans ces éclats d'amants là-bas.
j'prends mes affaires, j'me lève, t'tourne le dos.
et merde.
et merde, j'veux pas.
et merde, encore une fois.
et merde, c'est moi qu'revient vers toi.

- pars avec moi, rae.

j'bouge pas, l'simple coup d'œil par dessus l'épaule et un sourire en coin s'laissent s'échapper.
emmène-moi, rae.

(stone-cutters made them from stones
chosen specially for you and I
who will live inside?)

qu'est-ce que tu fous là. qu'est-ce que tu fous là avec elle, alors que tu devrais être ailleurs, tu devrais remplir tes devoirs, plutôt que de passer du temps avec cette gamine. t'as jamais compris pourquoi mais tu n'en ressens pas spécialement l'envie. une réalité en compagnie d'esma te sembles bien moins laide que celle que tu subis tout les jours. t'as envie de sentir ses yeux posés sur toi tout les jours. quand elle te regarde, tu t'sens presque important. puis au fond ça te dégoûte, parce que tu passes ton temps à profiter de son corps plutôt que de son être entier. t'aimerais changer ça, aussi. vivre une relation normale. mais t'es pas fais pour ça, ça t'ressemble pas, t'es destiné à vivre des choses dérangeantes, inhabituelles, douloureuses. tu la vois dans ses yeux à elle, la douleur. tu prends conscience que t'es loin de jouer le rôle du pansement. et t'arrives à t'en foutre. tu le regardes, prête à partir, alors tu enfiles des vêtements, parce que toi aussi tu vas t'en aller. loin d'elle, le plus loin possible, pour revenir plus facilement. jusqu'à ce qu'elle te demande de partir avec toi. «et où est-ce que tu veux aller, hein?» ça t'fais rire. tu t'approches d'elle, essayant de ton mieux de la prendre au sérieux, saisissant son menton de ta main droite. tu la regardes de haut -tu sais faire que ça-, ton regard mêlant mépris et douceur. «on peut pas fuir. je peux pas fuir avec toi. je peux pas me le permettre. parce que je suis même pas sûr de t'aimer follement ou de te haïr de tout mon être.» tu l'as dit. ça t'exaspère d'être comme ça, mais tu l'as dis. abruti.

fourmis dans les veines, frissons parcourant l'échine,
je n'peux te fuir malgré toute la volonté du monde, toute sa puissance et sa bonté.
lien invisible n'tenant qu'un un fil,
qui nous relie pourtant, maigre mais ne cassant pas.
fil d'acier, fil vital, refusant d'nous laisser nous séparer.
c'est c'qu'on aurait du faire,
se séparer.
il y a d'ça plusieurs semaines maintenant. j'aurais du fuir, abandonner l'fardeau d'un sentiment naissant, d'une émotion particulière, grandissant. l'fardeau d'un 'sans toi je n'suis rien, mais sans toi je vais bien'.

paroles d'amour, paroles d'haine,
paroles d'un mélange horrifiant d'un attachement détestable.
rire pour camoufler, pour adoucir, pour faire revenir.
la lame de c'rire qu'est le tien me transperce les artères.

- on est jamais sûrs de rien, tu sais.

regards alignés, jeu déréglé mais qu'j'persiste à continuer.
à semer un doute pourtant éteint depuis si longtemps.

- mais on peut s'permettre d'exagérer.
rae, j'ai besoin. besoin qu'tu m'fasses rêver.
juste une heure, ou deux. après j'te dis adieux.

une dernière fois,
c'est jamais avec toi, rae.

(been wondering if your heart's still open,
and if so, i wanna know what time it shuts)

et c'est en faisant glisser tes mains sur son corps que tu te persuades qu'elle ne s'en ira jamais. l'auto-persuasion, le seul moyen de t'faire croire que les choses ne vont pas si mal que ça. mais quand tu la regardes, tu vois quelque chose de marquant, de rare, de touchant. tu peux pas, t'as pas envie de passer à côté. elle est cette pierre précieuse qui brille sous tes yeux. que tu cherches désespérément à atteindre, à posséder. «une heure ou deux? tu veux imposer des limites à tes rêves?» parce que vous pourriez durer une éternité. du moins, c'est ce que tu désires. laissant trainer tes doigts sur sa silhouette, c'est son front que tu viens embrasser dans un élan de douceur. continues de perdre ton temps, à balancer entre deux émotions distinctes mais rattachées. ton coeur, qui semblait à l’abri jusqu'à maintenant, se retrouve partagé. tu croyais l'avoir assez protégé, mais elle l'a fissuré bien plus vite que prévu. tu l'attires contre toi pour cesser de t'infliger ce visage que tu aimes tant. «on peut rêver, esma. on peut s'échapper de la réalité pendant un moment. mais pour ça, j'ai besoin que tu m'ouvres ton coeur pour de vrai.» mais est-ce que tu en es capable? parce que ça ne suffit pas de posséder son corps, ça ne suffit pas de l'étreindre. il t'en faut plus, il te faut des certitudes des mots prouvant que tu n'es pas plongé dans une utopie. mais une nouvelle fois, ce sont vos lèvres qui se mêlent, comme une habitude, un réflexe naturel. un adieu n'est pas envisageable, vu le déchirement que peut provoquer un simple au revoir.

tes mains sur mon corps comme un voile léger et rassurant, mon regard accompagne ce mouvement simple et doux d'une personne complexe et sombre, dont le mystère ne fait que semer des trous noirs dans un esprit déjà en vrac, déjà malade d'un sentiment qu'on ne décrit pas, qu'on ose surtout pas décrire. alors on ignore, on tente de laisser couler le flot des émotions comme si c'n'était qu'un vulgaire courant éphémère. mais à s'forcer on s'l'ancre de plus en plus, inconsciemment. réfléchir, s'triturer, n'pas savoir, telle est la désignée torture des vivants. je n'résiste pas aux étincelles à chaque fois aussi pures et nouvelles que tu m'procures, si bien que j'irais en redemander les genoux pliés et les paumes au ciel, à en pleurer, à en hurler, à en crever. tu veux que j'ouvre mon cœur, rae ?

- ali. je m'appelle ali.

tiens, l'voilà, mon cœur. l'voilà mon dernier souffle, mon dernier aveu, mon dernier tout, rae. l'voilà l'bordel que j'suis, l'bordel que t'es devenu à cause de moi. j't'avais bien dit qu'c'était la dernière fois. comme à chaque fois.
et j'regrette déjà, putain, d't'avoir balancé ça à la gueule, d'te foutre dix mille questions dans la tête, d't'offrir cette sale trahison d'une fausse identité sur un plateau, comme ça, face à face, peau contre peau, d'te tirer une balle dans l'crâne de seulement quelques mots brûlant d'imprudence.
nous étions voués à la dangerosité,
désormais nous sommes condamnés à une mort émotionnelle,
dont j'aurais à jamais les regrets.

(something filled up
my heart with nothing)

t'as longtemps cru que tu perdais ton temps avec elle. une princesse un peu trop mystérieuse, refusant de dévoiler quoi que ce soit à son sujet. t'as longtemps voulu créer un vide dans son coeur en se débarrassant de celui qui encombre le tien. et finalement, t'as laissé tomber, tu t'es laissé happé par la beauté de son âme et la douceur de son corps. tant pis. le temps n'est pas si important. peut-être que tu as besoin d'elle finalement, cette sorte d'échappatoire. elle n'appartient pas au monde réel. c'est sûrement mieux comme ça. elle se présente une nouvelle fois, et tout ce que tu peux faire, c'est l'écouter. «ali.» encore plus beau que le précédent. elle t'as menti depuis tout ce temps, et tout ce que tu trouves à faire, c'est admirer la sonorité de son véritable prénom. et puis tu commences à te demander à qui est-ce que tu fais face. elle te ment probablement depuis le début, et toi, tu l'as suivies sans rien dire. «rae. enchanté.» idiot. tu t'dis que vous vous rencontrez pour la deuxième fois, alors tu es prêt à tout refaire. les étreintes, les méprises, tout. caressant son visage avec un sentiment trop peu connu, tes lèvres suivent les évènements et viennent rencontrer les siennes comme si tout ce qu'elles avaient connu jusqu'ici avait été effacé. la passion et l'intensité viennent se mélanger, encore une fois, et c'est toujours plus fort que toi. tu t'retrouves embarqué dans des valses incessantes et incompréhensibles, douloureuses. tu t'en fous d'avoir mal, tu te l'es toujours dis. tes mains sont aimantées à son corps, et tu peux rien faire contre ça. ces caresses deviennent naturelles, automatiques. et tes murmures viennent briser chaque silences. «tu oserais me mentir une nouvelle fois..?» domination, provocation. t'aimerais qu'elle t'obéisses, simplement. mais tu es à peine sûr qu'elle se plie à tes désirs, et c'est ça qui te déranges.

mais tu ne t'en vas pas. et tu restes là. ni plus près, ni plus loin. juste ici, paralysé, le visage soudainement froid et amer, mais toujours vivant, qui respire face à moi. qui respire encore pour nous ?

- dis pas ça, rae..

ne me quitte pas. jamais. accroche-toi à moi encore plus fort que les premières fois.

- j't'ai jamais menti. j'ai juste eu peur, je..je sais pas c'que j'ai fait. mais j'n'oserai jamais te mentir, vraiment. jamais.

les yeux dans les yeux. désagréable impression de me soumettre à un ordre supérieur, à toi, au-dessus de moi ? goût acre dans ma gorge, goût du dégoût, d'un dégoût de soi, d'un dégoût de nous, si le nous existe, basé sur un des deux partenaires qui n'a jamais été honnête depuis le début. sur moi, gamine fragile, même pas la vingtaine. sur ana, fille vivante et indépendante, adulte ancrée dans l'aventure. et toi, l'homme, fort et dominateur, aux mots destructeurs. couple à trois, couple maladroit. couple qui n'a jamais vraiment parlé, qui n'a jamais vraiment percé le mystère qui les unissait pourtant depuis des mois. et moi, qui fait tout flancher.

- je t'aime, rae.

nouvelle bombe, sortie de nulle part. sortie pour de vrai ?