drink all day and we talk 'til dark

les petits joueurs échangent la drogue contre les billets au milieu d'un skate-park décrépi, prétextant que personne n'y verra rien. puis il y a méabh. allongée dans son lit à moitié fait dans un hotêl hors de prix, fumant sa malboro comme à son habitude. la fumée qui lui dévore la poitrine, le coeur, les poumons. la fumée qui bouffe le vide de son existence un instant avant que ça ne s'évapore. elle est même pas dépendante, méabh, elle trouve juste rien de mieux à faire qu'enchaîner les taffes, payer son dealer, acheter d'autres clopes. et elle attend, sagement, dans sa robe trop chère, son visage joliment tourné vers le plafond. à ce stade-là, le pathétisme de la situation serait presque poétique. mais c'est méabh. méabh qui recrache sa fumée, méabh qui soupire en voyant qu'il est pas à l'heure, qu'il est jamais à l'heure, qu'elle va finir par le virer. puis elle se rappelle que les dealers, y'en a pas à tous les coins de rue. alors elle souffle encore plus, et elle a juste l'air d'une môme capricieuse qui joue au train. et elle souffle, souffle, souffle de la fumée âcre sans s'intéresser à l'alarme incendie qui pourrait sonner à tout moment. c'est pas comme si elle en avait quelque chose à foutre, la gosse égoïste. ça sonne. toque. elle ne sait plus trop. son corps tout entier se redresse avec le peu de prestance qui lui reste, elle lisse sa robe rouge et s'avance vers la porte qu'elle ouvre un peu. tête dudit dealer en gros plan, le bois pivote encore, le garçon passe devant elle, et méabh se retrouve allongée, sans trop savoir comment, sur son matelas. ce qu'elle aime quand le plafond tourne, tourne, tourne en rond. peut-être bien que c'était pas une malboro qu'elle a fumée, pour qu'elle divague autant. le cadavre d'un truc non-identifié tombe dans son cendrier et elle se redresse sur les coudes pour observer hayden, visage non-expressif, traits relâchés. 't'as ce que je t'ai demandé?'

Le quartier riche, c'était probablement le quartier qui dégoûtait le plus le jeune Hayden. Là, là oui. La ville envoyait tout ses biens dans un putain de quartier, et on parlait des différences d'argents entre les quartiers ? Bon sang oui, ça insupportait Chester. Il détestait Vancouver pour ça, et des fois il se demandait s'il faisait bien de se faire passer pour un pur américain. Parce que l'Amérique le dégoûtait, ouais, et parce qu'il était suédois. Et peut-être que ça se voyait pas, mais il était dégoûté par tout ça. Il était dégoûté par chaque gosse de riche qui passait devant lui, qui le regardait de haut en bas de manière hautaine quand ils voyaient qu'il n'avait pas de la marque à chaque vêtement qu'il portait, ou du moins il prenait leur regard de cette façon. Regards hautains, empoisonnés. Qui inspectaient tout, de ses fringues, sa coiffure et ce même s'il n'était pas réellement coiffé, son état jusqu'aux cernes rouges sous ses yeux. Il était défoncé, un peu comme tout les jours. Comme toujours, il avait ces marques, ces putains de marques rouges sous les yeux qui le montrait que ouais, ouais il était complètement défoncé. Et il arrivait encore à penser ? Non, il pensait pas. Il marchait sans aucun but. Et il se souvint. Eh ouais, eh merde : McFly. Il l'avait oublié celle-là. Méabh McFly, il avait jamais encore vu de fille aussi chiante et aussi exigeante, une gosse de riche comme les autres en soit. Comme les autres ? D'accord, peut-être pas tant que ça. Parce que bon dieu, ouais elle était attirante, tout ce qui plaisait de dingue à Chester. Et Chester, il aimait pas beaucoup de choses. Il s'aimait lui, et il aimait la drogue en fait. Rien d'autre, rien d'autre sauf les belles jeunes femmes, comme Méabh. Blondes vénitiennes ou rousses, les yeux clairs, qui paraissaient juste fragiles. Les femmes étaient toutes fragiles à ses yeux, sauf une. Une, Florrie, parce qu'après qu'il lui ai montré qu'elle lui devait respect, elle était quand même restée. Elle était encore vivante, preuve de force. Et ça, c'était ce que Chester n'arrivait pas à contrôler. Il était trop avide de pouvoirs, laissons tombé. Mais Méabh, il savait qu'il l'aurait s'il la voulait. Alors il s'était pointé à sa porte, il avait toqué. Et elle avait ouvert, puis il l'avait suivit dans son hôtel. Hôtel dégueulasse. Riche, tout simplement. Tout était trop luxueux et ça lui donnait cette envie de gerber. Elle s'était redressée, et Chester l'avait regardée avec un air de désespoir en entendant ses mots. « Repose ta question d'une façon plus agréable à entendre et p't'être que je te répondrais. » Il avait prononcé ces mots sur un coup de tête et avait croisé les bras, haussant les sourcils. Elle allait pas le virer, elle pouvait pas. Simplement parce qu'il était le seul dealer efficace, et en plus c'était le seul à avoir une belle gueule. Si elle voulait voir un dealer tout les jours avec une tronche dégueulasse, c'était à elle de voir. « Bien sûr que j'ai ce que t'as demandé, me prends pas pour un abruti princesse McFly. » Princesse, c'était le mot qui sonnait particulièrement comme une insulte dans la bouche de Ches. Ches, il était pas du genre à complimenter les gens. Alors ses compliments, c'était des insultes.

La première réponse de Méabh avait étonné le jeune Hayden. Jamais un seul de ses clients ne lui avait répondu de cette façon, mais avec la McFly il aurait du s'y attendre. Fronçant les sourcils, il avait secoué la tête et n'avait fait apparaître qu'un sourire très hypocrite, même si en soit il avait eu envie de rire. C'était pas son fric qui allait remplacer de la politesse et il comptait bien lui faire comprendre. « C'est pas parce que tu me paye cher que ça va changer quoi que ce soit à la politesse, princesse. Vu ce que je te donne, je pense au contraire que tu devrais me les dire, parce que pas tout les dealers accepteraient de vendre à une gamine qui joue les princesses sous le prétexte que madame est blindée de fric. » Chester et sa franchise, peut-être que des fois il devait la fermer. Il répondait, au moins, il se laissait pas faire et c'était plutôt une bonne chose. Mais face à ses clients ça faisait jamais bonne impression. Après tout, c'était pas une cliente comme les autres. Non, c'était Méabh, Méabh la chieuse. Pétasse, c'était le seul mot qui venait à l'esprit de Chester pour la décrire, mais en même temps elle agissait toujours comme une pétasse. Alors peut-être que son prénom en était la définition, au final ? Mais dans ce cas-là, on aurait pu dire la même chose pour Chester. Connard, enfoiré, ces deux mots-là il en était la définition même. Et le pire, c'était peut-être qu'il en était fier. Mais abruti comme elle venait de le dire ? Non, il était pas con Chester, il était même plutôt intelligent. « Tu devrais éviter de me prendre pour un abruti, j'aurais de la faciliter à t'empoisonner vu que j'suis un peu ton dealer, imbécile. » Cependant Chester le ferait pas, il se résoudrait pas à buter une femme de la façon la plus faible possible. Parce que dans tout les cas, il était certain qu'il pouvait la buter facilement. Une pétasse égoïste, y doit pas y avoir grand monde pour la protéger de toute façon, si ? La suite de ses mots firent soupirer Chester, il avait sortit le sachet de drogue qu'elle lui avait demandé et lui avait jeté à côté d'elle, maintenant elle se démerdait. Et lui, il avait juste récupéré son fric, c'était ça qu'il s'attendait à prendre avant tout en fait. Sa question l'avait légèrement troublé, mais il avait quand même répondu et il avait reculé. « Euh, pourquoi ? » Et en entendant la suite de ses mots, il avait immédiatement regretté d'avoir posé la question. Il était tenté de lui faire un faux plan et de dire non, mais il avait besoin de fric et elle l'avait. Passant une de ses mains sur sa bouche, Chester rangeait déjà l'argent qu'il avait récupéré et finissait par soupirer. Elle lui avait demandé gentiment, au moins, même si l'hypocrisie de sa voix se sentait clairement. Il avait besoin d'argent, au pire, et même s'il devait jouer les putes pour ça il s'en foutait. « En plus de jouer les pétasses t'essaye de me faire tourner pute maintenant ? » Il avait soupiré à la suite de ses propres mots, ce qui était la preuve qu'elle avait déjà gagné. Il allait pas se priver de cent balles de plus non plus, et il en avait besoin. « Ouais d'accord, j'reste. Mais je le ferais pas tout le temps. » Elle avait de la chance, Méabh, elle avait de la chance d'avoir une belle gueule parce que ça lui rajoutait pas mal de points.

Reine des connasses. Quand il avait entendu ça, il avait pas joué les imbéciles, Ches. Loin de là. Des connasses ? Reine de l'euphémisme surtout. Si elle était reine de quelque chose c'était probablement des sous-merdes, mais il allait pas lui dire comme ça, Ches, quand même pas. Il risquait de se prendre un poing en pleine gueule et de plus avoir son putain de fric, et bordel il le voulait. Mais il avait quand même répondu, parce qu'il s'en était pas empêché, ou alors il avait tenté beaucoup trop tard de retenir ses mots, il en savait trop rien parce qu'il voulait lui faire fermer sa gueule à cette gamine. « Connasse, oui. Reine je crois pas. La seule chose dont tu es reine c'est de ta connerie, rien de plus. » Encore une fois les mots les plus simples à prononcer sortaient de la bouche de Ches, et il écoutait les piques sortir de celle de Méabh. Putain encore elle avait raison, il pouvait pas se passer de son fric, il en avait besoin pour pouvoir vivre correctement et encore c'était pas totalement ça. Parce que ses parents, cons de parents, putain de croyants, ils avaient légué tout le fric à Tony, et lui ? Bon dieu le jour où on entendrait que Tony Hayden et Chester Hayden s'adressent la parole ça serait probablement pour déclencher la troisième guerre mondiale. Le dernière truc qu'il avait dit à son frère c'était qu'il s'taperait bien son copain, et au final il s'est retrouvé à se battre contre lui dans la cuisine. D'ailleurs c'était le copain même de Tony qui l'avait arrêté, et Ches s'était bien amusé à ouvertement le draguer sous les yeux de cette petite merde de Tony. Mais on divague, tout ça pour dire qu'il avait pas de fric, c'était Tony qui l'avait, et qu'il avait besoin d'elle. « Comme si je me rabaisserais à la lâcheté d'empoisonner quelqu'un, un couteau c'est plus efficace. » Il avait répondu sur un coup de tête le gamin, mais comme si ça avait été seulement ses pensées formulées à voix haute. Toujours aussi tranchantes, d'ailleurs. Et puis Ches avait regardé tout son petit manège. Si elle avait su cette pétasse, si elle avait su. Heureusement que Ches était du genre à bien cacher ses sentiments, parce que certaines des choses qu'elle disait le blessait et plus que profondément. Mais sa rancœur était venue par dessus, et il comptait pas se laisser faire. « J'aurais pas couché avec toi dans tout les cas, j'baise pas des pétasses. » D'une réponse, sa voix était devenue beaucoup plus froide, c'était juste la preuve qu'il se renfermait encore plus que d'habitude. Il allait certainement être encore plus méchant, mais ça allait encore pour l'instant. « J'préfère avoir une tête de cadavre que ressembler à un pot de peinture, aussi. » Il avait repoussé la main de la jeune femme, il comptait pas se droguer avec elle et encore moins après ses mots. Ses derniers mots, tout derniers, furent légèrement de trop et Chester eu de la peine à contrôler la haine qui brûlait en lui. Se rapprochant d'elle, il se plaçait assit à côté d'elle et passait finalement ses mains au niveau de ses épaules, la redressant avant de la plaquer assez brutalement contre le mur, un de ses bras placé au niveau de son cou. « Je te conseillerais de pas m'énerver McFly. Dealer est pas la seule de mes qualités, si j'veux avec un peu de temps j'pense bien que je pourrais vider tout tes comptes de ton précieux fric. Et avec un peu de chance j'pourrais aussi vider tout ton corps de petite pétasse de son précieux liquide. » Il ne pensait pas ce qu'il disait. Il hackerait jamais de compte bancaire, il avait déjà trop de problèmes avec la justice avec ses deals et ses coups et blessures sur ce con de flic de merde, et puis il voulait pas la saigner à mort, juste la faire flipper. Mais il en avait marre qu'on le prenne pour un con, et il en avait marre de se battre contre des gens comme elle. « Alors j'te conseille de fermer un peu ta gueule, tu l'ouvres tellement que tu me donnes envie de vomir. »

'reine de ma connerie, ça me va.' elle hausse les épaules. c'est pas comme si elle voulait l'aval de qui que ce soit, c'est pas comme si elle voulait que chester soit d'accord avec elle. comme d'habitude, la gosse s'en fout royalement. elle maintient la conversation pour faire jouer sa langue contre son palais, et savourer la compagnie, mais pas vraiment parce que l'abruti l'enchante. elle est pathétique, mais elle a quelques limites. et apprécier son dealer, c'est clairement dans son no man's land, plus précisément dans les conneries qu'on ne fait pas. elle l'aperçoit réfléchir, hayden, réfléchir à son manque de fric et sa vie tellement poétique. elle en sait rien, méabh, elle ne le connaît pas. elle le voit et elle sait comment l'énerver, mais elle n'a aucune idée de qui il voit, de ce qu'il aime. alors peut-être qu'il regrette le meurtre de sa gentille mère qui l'a laissé sans un sous avec seulement trois plants de marijuana. peut-être qu'il pense à son cousin qu'il s'est tapé. peut-être à sa copine qu'il a engrossée. en tout cas, l'histoire a pas l'air de l'enchanter et ça décroche un petit sourire moqueur à la môme rousse. 'le couteau... j'aime bien la méthode.'et elle aime, y'a pas le moindre mensonge. elle trouve que c'est plus honnête comme ça. égorger sa victime, c'est prouver que y'a plus rien à sauver. c'est un coup sec et précis. on ouvre les vannes, vous voyez, on laisse la colère faire son affaire, on remonte sa braguette imaginaire et on se casse. c'est tout. pas de plan farfelu, pas de sang visqueux. juste l'espoir de rédemption dans les yeux d'un gamin esseulé, juste une âme évaporée et le tour est joué. elle y a réfléchi, méabh. faut dire qu'elle s'emmerde tellement souvent la gosse. 'tu dois pas coucher souvent alors.' elle note simplement, pas vexée le moins du monde. faut pas croire qu'elle le sait pas, méabh, qu'elle est une pétasse qui lève sa jupe trop facilement. elle le sait, elle le voit, et elle continue. elle aime les corps, les soupirs, elle aime qu'on l'aime un peu juste une nuit. alors franchement, tant qu'elle s'amuse, on peut l'appeler comme on veut. 'j'ai pas dit le contraire. à halloween, t'auras franchement plus de succès que moi.' elle lui répond. ça aussi, elle sait. elle sait qu'elle se maquille. elle en met pas des tonnes parce qu'elle supporte pas le fond de teint effet brique, mais elle se maquille. yeux charbons le lundi, lèvres rouge sang le mardi, et ainsi de suite. pot de peinture, peut-être pas. mais elle a pas dit que c'était mieux que le cadavre. il se passe une réplique, quelques secondes, un refus avant qu'elle ne se retrouve collée au mur, le corps du dealer contre elle et son bras contre sa gorge l'empêchant de  respirer. oups. peut-être qu'elle a dit une connerie, finalement. elle esquisse un sourire un peu douloureux, parce qu'il appuie l'abruti. 'continue de me dire des choses sales, tu m'excites.' là, elle a clairement l'air d'une gamine qui manque d'air, mais d'une gamine quand même. elle joue. et  chester marche les yeux bandés vers elle. peut-être qu'elle aime vraiment ça, au final. pas le côté violent mais pur de la réaction. il est en colère, très bien. elle, elle ne l'est jamais. ses points faibles sont cachés sous des teintes de connerie, comme il dit, sous des tonnes d'un aquillage imaginaire. personne pourrait y aller, personne ne voudrait y aller. alors elle se contente de vivre sa vie au travers des yeux de jolis dealers comme lui.  'tu devrais pas te vexer pour si peu, hayden.' elle dit, plus sérieuse cette fois. elle se penche alors légèrement en avant - autant qu'elle peut, à dire vrai. elle plonge se grands yeux verts dans ceux plus sombre de chester et vient souffler tout contre son visage: 'plus les vêtements sont moches, plus on a envie de les enlever. paroles de pétasse.' et elle recule, hilare mais pas totalement moqueuse non plus. parce qu'elle est pas sur de vraiment respirer à ce stade-là, et que se moquer, ça prend trop d'énergie pour une petite créature comme elle.

Chester essayait de ne pas faire attention aux mots de Méabh, quelques qu'ils soient. C'était qu'une pétasse comme les autres, sauf peut-être qu'elle avait un peu plus de fric que les autres en fait. Grosse conne égoïste, rien de plus, il l'aimait pas. Il la trouvait juste potentiellement bonne et carrément baisable, rien de plus. Après caractériellement, c'était une putain, une véritable putain. Et elle s'amusait en plus à jouer les princesses, à l'énerver et ça c'était pas une chose à faire. Mais en l'entendant dire que quand il lui parlait comme ça ça l'excitait, ce fut ce qui le troubla plus qu'autre chose. Est-ce qu'elle était sérieuse sur le coup ? En vérité, ça se voyait facilement qu'il était troublé, Ches, parce que son visage avait perdu l'air dur qu'il avait pendant quelques secondes, et il avait secoué la tête pour le reprendre. Il n'était pas énervé contre elle, en soit. C'était juste toute la haine qu'il contenait qui venait de lui exploser en plein dans la gueule, si bien que s'il se calmait là il aurait pu avoir l'air bipolaire. Mais est-ce qu'il l'était pas un peu au fond pour exploser aussi rapidement ? Si, sûrement, et juste cette pensée ça l'rendait dingue, d'être un malade mental comme Tony. Tony il l'aimait pas pour ça, il le trouvait cinglé ce gosse, complètement dingue cet enfoiré, alors qu'au fond c'était lui l'dingue. Alors finalement, en écoutant ses mots et sans même prendre la peine de lui répondre, même si bordel il avait envie et qu'elle lui avait même donné envie de plus avec ce qu'elle venait de lui dire, il avait enlevé son bras de sa gorge et l'avait regardé quelques secondes. « Alors met en action ta propre parole, pétasse. Enlève les ? » Il avait prononcé ces mots sur un air de défi. Il était pas complètement con au fond, et puis au final s'il pouvait se la taper ça l'arranger un peu. Une belle meuf en plus sur son tableau, p't'être qu'il avait pas beaucoup baisé mais toutes celles qu'il s'était fait bordel ce qu'elles étaient bonnes, donc la petite McFly y avait totalement sa place. « Si tu veux jouer avec moi, t'en fais pas, moi aussi j'sais jouer. » Il avait prononcé ces mots d'une façon tellement déplacée que ça aurait presque pu être flippant, mais dans le contexte il parlait bien de jouer avec elle dans un lit. En gros il lui faisait comprendre qu'il comptait bien la baiser. Et ça sonnait un peu comme Chester la pute, parce que Chester la pute qui reste en s'faisant payer, puis qui au final se fait payer pour tirer un coup. Chester la pute, on peut le dire. Mais Chester il s'en foutait de jouer les putes, gagner du fric en se faisant du bien y'a pas mieux. Donc en réalité, ça l'arrangeait l'Hayden, il était plus fier de lui qu'autre chose s'il le faisait, et il s'en battait complètement les couilles que ça plaise ou non. À qui ça n'plairait pas de toute façon ? Sa famille ? Enorme blague, laquelle ? Alors Chester, il avait placé ses mains sur les épaules de la rousse, elle avait pas l'choix et il comptait lui faire comprendre. « Sauf si tu comptes jouer les flemmardes ou si tu préfères me droguer avant pour que j'me souvienne pas du pire coup d'ma vie ? »

il ne sait plus. ça se voit dans ses grands yeux braqués sur elle. l'orage se dissipe pour ne laisser qu'un nuage, parce qu'il ne sait plus ou s'arrête le jeu. il ne sait pas si elle raconte des conneries ou si elle a vraiment envie. il ne sait pas sur quel fil avancer, sur quelle musique se baser. la chorégraphie est brouillon, le texte est barbant, tout se passe dans son sourire éloquent. elle le regarde, l'étudie, attend un mot, un semblant de réaction quand il retire finalement son bras. elle inspire un grand coup, attendant d'être libérée totalement. puis elle sait. elle l'observe encore un peu alors que l'image se brouille et elle sait ce qui va se passer. il ne bouge pas. oh non, il ne bougera pas sans qu'elle n'entre dans sa combine malsaine. jeu morbide ou ils vont s'écorcher les âmes juste pour la nuit. c'est pire que du mauvais sexe, c'est juste un règlement de compte. méabh dit pas, ses meilleurs coups, c'était surement ceux-là. mais elle en ressort rarement entière. sa dignité intacte mais son estime d'elle-même en lambeaux. qu'importe, la gosse plane déjà, et elle veut bien jouer à la poupée pour que la fête ne s'arrête jamais. elle sourit encore plus, parce qu'elle ne couche pas avec les cadavres et il ne se tape pas des pétasses. et ils sont deux idiots qui vont le faire quand même. le jeu, les gars, le jeu n'en vaut pas la chandelle mais tout est question de combat. on baisse pas les armes, même si on crève de se casser. 'je veux un s'il te plaît.' elle chuchote avec son sourire machiavélique. méabh elle finit toujours par avoir ce qu'elle veut, même quand elle fout le bordel. même quand elle mène en bateau les jolis garçons. il suffit de quelques mots, agiter un peu les cils et de se pencher un peu en avant pour obtenir le monde. méabh, on lui donne le monde pour qu'elle la ferme, mais on donne souvent deux fois plus pour qu'elle hurle. question de principe. 'si je voulais jouer, hayden, on ne serait pas là à parler.' qu'elle avoue d'une voix ferme en le regardant encore. elle n'a pas envie de se le faire, la môme. elle n'a même pas envie de se déshabiller maintenant. mais il a des grands yeux dans lesquels on voit du vide, du bleu d'un océan profond, et elle divague, et elle se noie. il dit encore quelque chose. quelque chose qui sonne comme 't'es pas cap' mais elle est plus que capable et elle penche la tête sur un air de défi. 'j'ai vraiment la flemme de faire semblant de prendre mon pied. t'as intérêt à être bon.' elle sort ça naturellement, en réalité, elle ne s'attend pas à des miracles. l'avantage d'être une salope, c'est de savoir quand on va aimer. et si elle ne doute pas de l'endurance de chester, nul doute que ce gamin narcissique sera trop concentré sur lui pour voir qu'actuellement, il s'excite grâce à quelqu'un et non à sa main droite. il n'empêche que son corps vient chercher le contact, que ses yeux s'accrochent fermement aux siens, qu'elle n'attend que le signal.
histoire que la partie commence vraiment.

Elle lui demandait sérieusement de lui dire s'il te plaît, la pétasse, sérieusement. Chester il avait jamais été poli, il allait pas l'être avec elle simplement pour s'la taper et même si ça lui plaisait pas à la rousse en réalité il en avait putain de rien à carrer. Il allait pas lui demander gentiment, non. Il la sautait, elle le payait, il se cassait et c'était comme ça. P't'être qu'elle le rappellerait et qu'ils le referaient, mais non Chester il comptait pas être doux avec elle. Il était doux avec personne, parce qu'il aimait pas ça. La douceur de mon cul, il s'en foutait clairement et il allait lui faire comprendre aussi aisément qu'il le fallait. Elle lui a sourit, ça par contre ça l'a foutu presque directement en rogne. Il avait l'impression qu'elle se foutait de sa gueule, et juste pour ça il n'allait même pas prendre le temps d'être un minimum cool avec elle. Non, ils allaient commencer et il allait juste la baiser comme une vulgaire chienne, elle méritait pas qu'on soit cool, la violence c'était la plupart du temps ce qui réglait tout avec Ches, alors Ches allait être violent. Et d'une putain de puissance qu'elle en redemanderait même pas, ou alors elle allait le faire et son corps de princesse allait finir complètement détruit. Il avait envie de la détruire, Ches, il avait envie de détruire Méabh sur ce coup-là et il allait le faire, il s'en foutait que ça lui plaise ou pas, parce qu'à lui ça lui plaisait. Alors il avait posé une de ses mains sous son visage et il avait appuyé ses doigts contre ses joues, parce qu'elle lui avait demandé de la politesse et qu'il comptait lui répondre d'une manière assez agréable. « Crève. » Doux et amical, comme Chester aimait le faire. Non en réalité Ches il était jamais agréable quand il parlait. Sauf quand il allait voir des jolies blondes dans la rue parce qu'il les avait jamais vu pour leur proposer de leur vendre des services. Encore une fois ça faisait pure pute, mais c'était Chester en même temps. C'était le genre de mec qui aurait même été capable d'accepter de choper le sida si ça lui rapportait du fric, parce qu'au fond son état physique, moral ou même son état de santé il s'en bat les couilles, tant qu'il a du fric pour vivre un minimum, il préfère vivre à en crever que crever sans avoir vécu. Ses mots lui ont fait comprendre, à Ches, elle veut pas jouer. Mais si elle veut pas jouer alors putain elle veut quoi ? Ouais elle veut quoi parce qu'Hayden il comprend pas. Faut lui dire des phrases simples, pas des mots d'plus de trois syllabes et ne pas le faire se concentrer sur deux choses à la fois. Il peut pas, c'est inhumain, enfin si c'est humain mais c'est un mec putain. D'où on a vu que les mecs pouvaient faire plus de deux choses à la fois et en plus comprendre les femmes ? Non il peut pas réfléchir à ce qu'il va lui faire en tentant de traduire ce qu'elle lui dit, cette pétasse, il peut pas c'est pas possible. Aucun être vivant masculin l'peut dans tout les cas, parce que c'est pas juste un être vivant, c'est masculin aussi. « Si pour jouer avec toi j'dois te faire fermer ta gueule j'ai quelque chose qui pourrait rentrer pour que tes mots sortent plus. » Putain de calme, il aurait pu lui dire de fermer sa gueule et de le sucer que ça aurait eu exactement la même signification et elle aurait certainement mieux compris l'autre chieuse. Mais p't'être qu'il essayait juste d'être gentil sur le coup, en gros il l'avait pas chopé et il lui avait pas foutu dans la bouche pour qu'elle la ferme cette salope, loin de là. Ses derniers mots à Méabh, ça l'a vexé. Et quand il est vexé Ches, il est plutôt méchant, c'est plutôt dommage pour elle. Alors il a mit sa main dans les cheveux roux de la jeune femme, ou blonde vénitien en fait il sait pas trop mais il sait de sûr qu'il va la détruire, alors la couleur de ses cheveux il s'en fou un peu. Il s'est juste à peine redressé et il lui a tiré les cheveux pour qu'elle le regarde dans les yeux, pas qu'il en ai l'habitude mais il a décidé d'pas être doux, alors il s'en fou et il va pas l'être. « T'auras pas besoin de faire semblant. Sauf si une petite salope de princesse comme toi a pas l'habitude de se faire baiser comme une chienne, alors là tu risques juste de souffrir. J'aimerais tellement te voir souffrir un peu. » Il a pas attendu sa réponse après ça, il a juste gardé sa main dans ses cheveux et il a posé ses lèvres contre les siennes. Posé c'est un euphémisme putain, il est même violent en l'embrassant et c'est plutôt grave, à ce niveau faut appeler un docteur pour savoir si c'est pas contagieux. C'est même pas doux, c'est même pas beau d'embrasser quelqu'un comme ça, c'est purement sexuel.

elle connaît le deal, la gosse. elle sait comment ça marche, elle sait que dans un lit ou contre les portes des wc dans un bar malfamé, ça sera toujours la même expérience douloureuse. elle plongera toujours dans le même trou noir sans fond, l'abîme éternelle. c'est ça l'auto-destruction. c'est voir à quel point on se crève à courir, et accélérer encore. même si y'a un gouffre à la fin de l'aventure. surtout s'il y a un truc qui vous avale à la fin du périple. c'est jouer tous ses as, toutes ses cartes, tous ses dés. c'est saigner et suer pour une partie perdue d'avance. c'est tout ça l'auto-destruction, et la môme excelle. elle se laisse malmener par tout le monde, par les gens et les idéaux. c'est une fille facile mais c'est surtout une gosse qui ne peut pas dire non. parce qu'elle se sent tellement vide quand elle a plus rien à espérer. alors elle attend, elle se laisse faire, coups sur coups, elle ondule un peu des hanches pour la forme quand elle s'ennuie vraiment, elle se laisse violenter par ces visages sans âmes, ces yeux sans passé. elle se laisse communément baiser par l'entièreté d'une idée, par le masochisme et l'excellence, par une éducation fortuite et une incompréhension du vide. 'j'y compte bien.' crever. quelle bonne idée. elle est pas suicidaire mais aller ce coucher pour quelques décennies, ça ne lui pose pas franchement de problème à la gamine. il appuie sur ses joues mais son sourire survit, un sourire qui dit j'me fous de toi, encore et encore. seul rempart à l'humanité qui quitte un corps. s'il pense jouer il ne sait pas à qui il s'attaque. il ne voit pas à quel point la môme peut-être douloureusement bonne à sauter. il ne sait pas qu'elle a des années d'études, qu'elle a passé ses examens et qu'elle a plus d'un diplôme. non, il ne sait pas l'abruti, parce qu'il s'arrête à la jolie couverture de fille frivole et superficielle sans cervelle. il doit pas se douter qu'elle a de la force dans les bras et un peu trop de matière grise. il parle, elle s'approche encore. souffle contre ses lèvres. mots venin. sourire entendu. connasse. 'c'est moi qui fournit le cash, ici, donc moi qui savoure.' elle parle sans s'arrêter, joue le même jeu que lui. certes, son discours comporte moins de vulgarité comme toujours, mais le message est aussi cru. il attrape ses cheveux, tire. elle ne lâche pas une plainte et continue de le toiser. parce que bon dieu, elle le hait. elle le hait avec chaque cellule de son corps, chaque parcelle de son être. elle pourrait lui cracher dessus, là, le frapper, l'incendier, l'étrangler. elle le hait, le hait, le hait. et le déteste, ça inhale la douleur, avale l'existence mesquine d'un lien entre eux. ça dégueule sur les possibilités d'un 'si'. 'je me suis faite sautée comme chaque race de chien imaginable.' elle chuchote contre ses lèvres, elle veut jouer, elle veut tester la marchandise, elle veut avoir mal. parce qu'avoir mal ça veut dire ressentir et elle est désespérée à ce point la môme. pouvoir gueuler si ça lui arrache une grimace. pouvait se plaindre. exister. 'alors j'espère que tu vas faire original, chester.' dans sa bouche, son prénom sonne comme un crime. c'est dégueulasse, violent, suintant de mauvaises intentions. et il l'embrasse. enfin, il plaque ses lèvres contre les siennes de la façon la plus mesquine et douloureuse qui soit. il l'agrippe toujours par les cheveux et voilà, il l'embrasse. sauf qu'elle ne bouge pas, la môme. elle attend qu'il finisse son affaire, qu'il arrête d'être en colère, elle répond légèrement au contact. juste pour pas avoir l'air conne. et quand il lâche la sale gosse, surement parce qu'il n'a plus de salive ou plus d'air, elle agrippe sa lèvre inférieure entre ses dents. et elle mord. elle le hait, elle le hait, elle le hait. elle mord si fort qu'il va finir par saigner. qu'il pourrait peut-être en crever, qui sait. puis elle l'observe, tête penchée, angélique. connasse. 'je ne suis pas en plastique, babe. alors tu arrêtes de me prendre pour ta poupée gonflable.si tu me fais trop mal, je me défends. et crois-moi t'as pas envie que je te crève un oeil à coup de gucci.' et sans vraiment attendre un hochement de tête, elle a les mains accrochées à son tee-shirt, prête à lui retirer dès qu'il aura accepter sa petite condition. parce qu'au fond, méabh, elle est toujours incapable de dire non.

Elle rentre dans le jeu, ça à Chester ça lui plaît. Parce qu'elle brise la facette de petite pétasse de princesse qu'elle avait, les princesses ça s'fait pas sauter, ça s'fait pas baiser, ça fait juste l'amour et encore, quel amour ? L'amour parfait, du genre c'lui qu'elles attendent et attendent. Au fond il le sait Ches, McFly c'est pas une princesse, elle joue les princesses, les bad girl mais c'est rien qu'une petite gamine qui cherche à avoir une histoire, parce que putain il en a vu des gars, des meufs avec des vraies histoires dans leur vie d'petits gens normaux, et elle elle en a pas, il en est sûr. Simplement parce qu'elle a une gueule parfaite, trop parfaite pour en avoir une. Elle est belle, aussi, elle est trop belle. Et il la déteste juste pour ça, parce qu'elle est riche, elle est belle, et visiblement vu la facilité qu'elle a eu pour l'faire craquer elle a tout ce qu'elle veut. Gamine irréparable. Elle espère qu'il va être original, ouais il va l'être. Elle va s'faire défoncer et elle va rien comprendre, elle réalisera que quand elle finira par avoir mal à chaque respiration. Pauvre petite chieuse. Mais il lui a pas répondu, il a pas envie d'lui répondre. Puis depuis quand les chiennes ça parle ? À ses yeux elle a jamais rien été, c'te pétasse, rien de plus qu'un putain d'objet. Machine à sous qui lui prend seulement quelques sachets de drogue pour lui donner son cash, et là rien qu'une machine à baise, qui lui donnera aussi son cash. Il s'en fou qu'elle soit vivante, il fera c'qu'il veut avec elle et si elle est pas d'accord c'est pareil. Elle a cru qu'elle pouvait le gérer, mais elle est complètement conne cette gosse parce que c'est un Hayden, on contrôle pas un Hayden. On contrôle pas ce Hayden, si elle voulait prendre les rênes elle aurait du aller voir Tony, Tony l'petit con d'sa famille de merde, parce que lui il était tellement soumis que la soumission c'tait pas encore assez grand comme mot pour le définir. Elle l'a mordu, ça non plus ça lui a pas plu. En plus elle l'a mordu fort cette connasse, il s'est même demandé un moment si elle l'avait pas fait saigner. Même que quand elle a enlevé ses dents il a passé ses mains sur ses lèvres et il l'a regardé de travers après. Quelle petite pute. Alors juste après qu'elle ai parlé, il a mit sa main contre le front de la rousse, ou encore on sait toujours pas la couleur de ses cheveux mais on s'en fou, et il l'a poussé assez violemment pour la claquer contre le mur. « Ose à peine tenter de me faire mal petite pute et j'te démonte, t'as compris ? » Il a pas cherché à être gentil, non il s'en branle. Il veut juste s'la faire, après lui faire mal ou non il s'en fou. Il a remit sa main sous sa tête après, il l'a regardé droit dans les yeux mais d'une façon tellement froide, putain là ça s'voit qu'il la haït. Garde tes amis proche de toi et tes ennemis encore plus près, à ce qu'on dit. Bah il écoute le dicton à la lettre, ses amis il les garde proche de lui et ses ennemies il se les emboîte, comme des legos c'est plutôt pas mal. Il a posé sa deuxième main sur la cuisse de la McFly, c'est lui qui domine elle a intérêt à l'comprendre. « Maintenant tu vas fermer ta jolie petite gueule et tu vas m'laisser te baiser, et si t'es pas d'accord t'as en fait pas trop l'choix. » Y'a pas beaucoup de choses qui lui plaisent à Ches, mais se sentir dominant par rapport à cette pétasse de McFly ça lui plaît, et il va être l'dominant, il s'en fou d'son avis, ouais il s'en fou. Elle peut s'plaindre, si elle le fait elle aura juste mal.

la haine, ce n'est pas visqueux et coloré. ce n'est pas un petit homme sur votre épaule qui vous dit quoi faire, qui vous dit de foutre le feu à votre maison et d'étrangler toute votre sainte famille. la haine, ce n'est pas une colère violente qui monte le long de votre gorge comme un reptile, qui s'enfonce dans vos orifices et qui vous oblige à ne pas bouger, endurer la douleur, savourer. la haine, ça vous révèle. c'est là, tapi dans l'ombre, partout sur votre corps. sur votre poitrine, au creux de vos coudes, entre vos doigts. c'est la personne que vous êtes quand la nuit tombe, sans vos vêtements, sans votre maquillage, sans vos masques. c'est le monstre dont vous étiez effrayé quand vous étiez môme. c'est ça, la haine. et elle la ressent, du creux de ses reins à l'arrière de ses oreilles. sur tout son corps, dans toute sa tête. alors elle mord. vipère qui accroche sa proie, qu'importe qu'il la frappe plus fort encore. ça cogne, cogne plutôt violemment sur le mur et elle rit aux éclats. putain qu'il l'amuse cet abruti, à croire qu'il peut encore effrayer le diable. mais on ne prend pas la virginité d'une putain et ça, chester ne l'a pas compris. alors elle rit, elle a mal mais elle s'étouffe d'amusement. c'est hila-hilarant. puis de toute façon, elle plane tellement maintenant qu'elle n'est pas sûre de se rappeler de toute cette connerie. elle espère. 'ici, c'est pas moi la pute. d'ailleurs je pense retirer cinquante   pour coups et blessures, tu m'en voudras pas chéri, dis?' sourire sardonique, même connerie. elle apprendra jamais quand il faut se la fermer mais c'est trop bon. parce que la haine ne révèle que les mauvais côtés et le personnage de méabh n'est qu'un condensé de toutes les plus grandes salopes de l'histoire. ce n'est pas comme si sa tête ne prévenait pas. il pose une main sur sa cuisse et ça n'a pas l'air de faire plus d'effet à la gosse que ça. elle le regarde, visiblement en  train de se demander quand est-ce qu'il aura fini de batailler avec dieu sait qui pour voir qui a la plus grosse. elle lève d'ailleurs les yeux au ciel, bien décidée à lui montrer qu'il peut la démembrer, elle continuera de l'agacer en plusieurs morceaux distincts. méabh, c'est le genre de sale gosse à revenir d'entre les mots pour emmerder son petit monde. 'je ne sais pas de quel porno tu tires tes répliques, mais elles sont de très mauvais goûts. dis-moi que ce n'est pas ce qui te fais vibrer, parce que tu vas vraiment finir par me dégoûter.' moue mécontente, elle se fout encore de lui. mais bien décidée à ne pas finir avec un autre hématome, la môme attrape le col du garçon pour venir l'embrasser. joli mot pour dire qu'elle plaque tout aussi violemment ses lèvres contre les siennes. peut-être avec plus de douceur qu'il ne l'a fait, plus d'habilité. juste du sexe mais méabh, elle ne promet jamais du mauvais sexe. puis il ne faut pas croire qu'elle est conne, la gamine. elle sait comme ça marche. elle ne sait peut-être pas comment se défendre, mais elle sait limiter la casse. enfin, elle essaie.

C'est pas la pute, c'est ça c'est bien. Entre être la pute ou être la salope, Ches il préfère être la pute au moins il s'fait baiser mais il s'fait payer pour, si c'est un mauvais coup il aura pas d'quoi se plaindre vu qu'il aura son fric quoi. Mais c'qu'elle a dit après, elle l'a grave vexé et il aime pas être vexé Ches, loin de là. Coup et blessure qu'elle lui dit, il va lui niquer sa jolie gueule et elle va pouvoir le dire après, lui avoir claqué la tête contre le mur c'pas des coups, c'est le mur qui devrait être accusé et même pas lui parce qu'en soit c'est le mur qui l'a frappé. Son chéri il était de trop, vraiment de trop et ça l'avait vraiment énervé pour le coup. Mais il va pas la frapper, Ches, il veut pas s'salir les mains et il a comprit qu'ça servait à rien de la frapper, elle reste encore et elle riposte c'te pétasse et ça va encore plus l'énerver si ça continue. Alors il l'a laissée faire c'te bougre pétasse et après, il l'a juste repoussée. Il s'est relevé, il l'a regardé et il a croisé les bras. « T'as craqué ma pauvre, j'reste pas et j'baise pas pour cinquante balles, cents balles c'est l'minimum et encore t'as déjà eu c'que ça vaut, soit un baiser. Donc tu te démerde comme tu veux si tu veux te faire sauter, mais tu baisse pas l'prix. » Il est très sérieux Chester quand il dit ça, il en a p't'être pas assez l'air mais il compte pas jouer la pute pour cinquante balles, non quand il dit qu'il a besoin de fric il déconne pas. Cinquante balles ça suffit pas pour qu'il vive, et pendant l'temps où il la sautera pour juste cinquante balle il sait très bien qu'il aurait pu avoir le temps d'en avoir le triple, alors ça vaut pas, ça s'vaut pas. Donc en soit il préfère laisser tomber, c'est pas un d'ces connards qui feraient tout pour baiser une fille. Non Chester c'est l'genre de mec pas fréquentable mais quand même un minimum respectueux, ou du moins envers lui-même. Il veut pas s'descendre tout seul, et il va lui faire comprendre. Il va rester calme, il va pas la démonter, vaut mieux pas il risquerait de s'prendre une patate dans la gueule. Et en soit si elle osait le frapper bon dieu c'qu'il la respecterait, mais d'une force inimaginable. Mais c'une fille, les filles c'est faible. C'est comme ça, et ça a toujours été comme ça. 

il est debout, bras croisés, réclamant son dû d'un air capricieux. tête penchée, elle le fixe. la pute s'affole, son argent s'envole. le drame se dessine d'un sourire sarcastique sur les lèvres de l'enfant-traînée. la princesse s'extirpe du contact visuel, du contact physique, et se place devant le lit. le décor tourne, le décor danse, la musique inexistante mène ses pensées sombres vers la lumière arc-en-ciel. et putain ce que c'est bon de combler le noir, de combler l'espoir, d'enlever ce vide qui bouffe, qui écorche, qui amoche. et elle vole, elle vole, elle plane, elle penche la tête en souriant comme une gosse retrouvant la vue, entourée de choses qu'elle aime. elle rit, un instant, avant de glisser une main dans son sac. trois billets, elle compte avec ses doigts. un, elle sourit, deux, elle glousse, trois, elle se marre sans raison. 'et c'est pas toi la pute, hein, chéri?' surnom qui agace, qui brûle les lèvres. surnom merdique au passé affectueux. elle se souvient. l'autre disait ça aussi, chéri, chéri, avant de se casser en courant. coeur brisé, coeur morceaux, coeur poussière. chéri. elle crache ce petit mot avec un petit sourire amer. contact. oublier. ça tourne, ça tangue, elle tend les billets. 'cent et cinquante de plus pour que tu la fermes. je rajoute cinquante si c'était fun.' elle assure ses arrières, s'arrange avec la somme. se fout de lui, se fout d'elle, se fout de tout, se rappelle. oublier, oublier, la drogue dans le sang, la drogue dans la tête. fallait bien que ça fasse effet, hein, fallait bien qu'elle réagisse. elle est paumée quelque part entre l'enfer et la terre, pas bien sûre. elle tombe sur le matelas, attend sa pute de luxe au tournant. garçon, garçon, fais-la danser jusqu'à ce qu'elle oublie que demain, le soleil va se lever. et qu'elle sera paumée, perdue, défoncée, la poupée.