juste moi et ma caille. (juillet 2015) -
ambiance musicaleLa fameuse histoire commence un soir d’été 2015 sur la terrasse de la Zagora. Attablés avec plusieurs de tes shabs et ton petit sur les genoux, vous dévoriez quelques fallafels, shawarmas et autres parguits. Il était pas loin de 21h et le soleil commençait déjà à poindre en annonçant un été qui tirait sur sa fin. Raja montrait à Mobo ses nouvelles sneakers, fraîches de l’après-midi avec une fierté qu’il ne prenait même pas la peine de dissimuler. Ça te faisait sourire, la pomme n’était pas tombée bien loin de l’arbre.
(...)
Avant de te présenter à sa famille, elle te demanda sans égards de respecter leur environnement matériel, quelque peu cossu et constitué d’impressionnantes valeurs. Tu avais dû faire la promesse de ne jamais toucher à sa dynastie si l’envie t’en prenais un jour de les dépouiller de leurs richesses. Ses parents ne t’avaient de toute façon pas aimé. "
C’est comme donner de la confiture aux cochons" avait dit Madame Fontenoy. Mais Vivi, elle aimait les voyous, sans peurs et sans reproches, c’est comme ça que tu l’avais séduite. Elle voyait en toi ce fantasme du mâle alpha, indétrônable dans son combat de dignité. Elle se sentait protégée, choyée dans tes bras cappuccino. Elle savait que si on l’approchait, tu soulevais des mers et tu fendais les océans. Elle était ta jouvencelle et toi le preux chevalier, rien n’y personne ne pouvait t’arrêter. Mais Vivi elle était pas dans la demi-mesure, elle avait sans cesse besoin que tu lui prouves ce que tu pouvais faire pour elle, que tu lui montres que tu étais un lion impétueux prêt à croiser le fer pour son fauve. Vivi elle avait pas mis longtemps avant de te montrer qui elle était réellement. Avant de te rendre compte que c’était une petite arriviste mal dans sa peau, tu étais déjà piqué. Dommage pour toi. Elle t’aimait, mais tu l’aimais encore plus.
Un soir, il devait être pas loin de minuit, elle était venue à ton appartement. Elle hurlait à s’en décrocher les poumons, les joues pourpres, les membres flageolants.
C’EST QUOI ÇA ? Elle tenait son téléphone à bout de bras en te montrant l’écran du doigt.
C’EST QUOI ÇA RAMI PUTAIN DE MERDE?! C’était ce qui semblait être des captures de conversation.
C’est tchi balaye. Tu voulais garder un semblant de calme extérieur alors que sous ta peau ton sang gonflait chacun de tes membres. Tu savais ce que c’était, tu n’avais même pas besoin de lire. Léa.
Vi.. Sa paume était venue heurter ta joue.
VI.. Une deuxième. Ta respiration s’accélérait, comme un sanglot qu’on garde au fond de soi, tes lèvres tremblaient, tes yeux étaient noirs et doucement, tes poings se serrèrent.
Victoire touche-moi encore et je te fracasse. Une troisième. Tu pris une bouffée d’air. C’était celle de trop sûrement. Rapidement ta main attrapa la gorge de Vivi en collier. Tu la poussas avec force contre le mur. Sa tête heurta le crépis. Elle gémissait.
RAMI ! Lâche-moi, tu me fais mal !! Ta respiration était haletante, profonde. Ses yeux brillaient. Elle ressemblait à un faon pris dans un piège à ours. Tu approchas doucement ta bouche de son oreille et chuchotas.
Bébé, t’es peut-être ma meuf, mais tu te comportes encore une seule fois comme ça avec moi et je te le ferais regretter. Elle essayait de se dégager de ton emprise en enlevant ta main, mais sans succès. Tu sentais sa jugulaire battre sous tes phalanges.
T’as compris ? Elle hocha rapidement la tête, l’eau au bord des yeux. Tu finis par la lâcher. Elle poussa un cri et se laissa tomber avant de hurler.
CONNARD !!!!!!!! Et la porte claqua.
C’était le nouveau Rami. Celui qu’elle avait créé de toute pièce. Un homme de Neandertal primitif et peu évolué qui dialoguait par la crainte et les poings.
- Meuf, au fait je t’ai pas dit !!
- Quoi?
- Rami!
- Ben quoi Rami?
- Mais t’as pas entendu??
- Non fais pas chier dis.
- À ce qui parait il s’est volatilisé, personne ne sait où il est même pas son frère. Sa meuf aussi. Du jour au lendemain, plus personne n’a eu de nouvelles d’eux.
- C’est une blague?
- Ah non non, Johara le crie sur tous les toits. Elle aime bien montrer à tout le monde qu’il a abandonné son fils.
- Tu crois qu’ils sont partis faire le djihad?
- Non mais t’en as pas marre d’être con? N’importe quoi. Connaissant Rami, je pense qu’il a du se passer un truc assez grave pour qu’il veuille se faire oublier un moment. C’est un mec bien, mais sa pute avait une sale influence sur lui.