et voilà, tu t'étais retrouvée dans cette maison aux allures de manoir, à table avec ton paternel et les autres rejetons du clan mcfly. ils sont tous entrain de grogner dans leur coin en espérant attirer l'attention du paternel. entre les deux filles qui sont prêtes à se sauter à la gorge, les trois à l'écart avec un joint ou autre chose - avec cet asiatique qui a sauté sur les genoux de ton père en mode "oh papa je t'aime", tout ce que tu détestes - et ce type assis à table, les pieds sur le meuble, lunettes de soleil sur le nez, t'as l'impression de te retrouver dans une télé-réalité débile. tu sais, un truc genre "la famille kardashian" ou une autre connerie du même genre. tu tournes la tête, nonchalamment assise à table, vers ton géniteur, le père mcfly. tu as beau l'aimer comme tout enfant aimerait son père, le voir ainsi assister à ce spectacle avec un sourire malsain sur le visage te dégoûte simplement. oh tu le sais bien que t'es pas la meilleure de cette famille, t'es pas née avec une cuillère en argent dans la bouche. t'es qu'une gamine perdue dans un monde dix fois trop grand pour elle. alors tu les observes, t'as pas grand chose à faire d'autre. t'as juste envie de hurler à ton père d'arrêter ça. pourquoi ils se battent ? pourquoi tu devrais prendre part à cette bataille ? pour l'argent, la reconnaissance de ton père ? qu'ils se la gardent, ils ont qu'à se taper dessus. tu rechignerais pas pour de l'argent mais t'as envie de vomir. ça fait pitié. t'as jamais eu aucune honte à dire ce que tu pensais. t'as pas de filtre. t'es quelqu'un de simple, quelqu'un de vrai. un peu à l'ouest, pas tout à fait femme, plus tout à fait enfant. t'es juste toi, nyx. t'as pas envie de te mêler au débat. tous à faire les faux-culs pour avoir ne serait-ce qu'un regard du paternel. vous m'donnez envie de vomir. surtout toi. tu fixes l'asiatique, le pire de tous selon toi. tu sais pas s'ils t'ont entendu. au pire, tu t'en fous. fallait juste que ça sorte. t'as envie de te barrer, de retrouver ton petit univers tranquille et tout ira bien. qu'est-ce qui t'as pris d'accepter cette invitation? ah ouais. tu te souviens ; échapper à ton beau-père et peut-être enfin rencontrer vraiment ces gens qui font partie de ta vie. même si tu les as croisés dans la rue, t'avais jamais vraiment tapé discut' avec. mais franchement, pour voir ça, tu te serais gardée de venir.

(si un truc vous dérange, je change, dites le )

tu regardais méabh, impressionnée par sa soif de répondre. tes mains chauffaient, prêtes à empoigner la petite crinière du lionceau. tu faisais le tour de la table, doucement mais sûrement, ne la lâchant pas du regard. cependant, quelque chose, ou plutôt quelqu'un, t'arrêtas dans ta course. et même si elle mettait tous dans le même panier, même si elle s'adressait plus à l'asiat', tu te sentais visée. donc, debout, immobile, tu tournas la tête vers la voix. tu ne l'avais jamais vu avant, tu n'avais jamais entendu parler d'elle. t'es autant pathétique que nous, sinon, tu serais pas venue. alors ravale ta petite langue, miss. ou coupe-là. alors arrête de dire ça, pour avoir encore plus d'attention sur toi. et puis, moi ? je suis venue ici parce que j'aime bien voir les mcfly s'en prendre plein la gueule. j'aime voir ça en mangeant, ça fait un dîner spectacle gratuit. j'aime bien participer aussi. tu dois te rentrer dans ton petit cerveau, que certains s'en foutent royalement de l'héritage, ou d'un regard d'un papa-pute.

azhar, qui se préparait un rail de c, redresse le visage et plante ses yeux accusateurs sur sa soeur, nyx. elle l'attaque, après un long discours de mélodrame amateur. drama. l'asiatique aime. il sourit alors, car on lui porte de l'intention, et il trouve ça tout bonnement adorable. du calme l'emo ! il baisse alors la tête et se perd pendant de longues secondes dans une des tâches les plus agréables de cette réunion : s'empiffrer le nez de cocaïne. il rejoint son regard une seconde fois. s'il te reste de la place pour te faire tatouer, pense aux mots "grosse conne". il rit doucement et adresse un clin d'oeil à sa cadette arcadie qu'il apprécie de plus en plus au fil des minutes.

tu sais pas pourquoi mais elle s'est sentie visée. celle qui se battait avec méabh, elle a de la répartie. il faut dire que dans la famille, c'est pas ce qui manque et tu l'as bien remarqué. ils sont tous là, griffes dehors, prêts à se battre ou en tout cas à se défendre. tu comptes pas te laisser faire, t'es pas une mcfly pour rien. de toute façon, t'as toujours eu un certain esprit de rébellion. à croire que ça te vient de ton géniteur, les autres mcfly ont l'air d'avoir ce même esprit. tu ne pouvais pas montrer que tu connaissais certaines personnes autour de cette table, tu avais déjà été si étonnée d'en croiser certains ici. comment pouvaient-ils être de ta famille ? tous ? ton père sautait vraiment sur tout ce qui bougeait. arcadie était arrêtée, comme une statue presque. de son monologue, tu retiens surtout la dernière phrase. j'dis pas le contraire, c'est bien de participer, c'est mieux de gagner. t'as aucune chance mais, en attendant, j'préfère attirer l'attention sur moi en restant naturelle plutôt que de jouer à l'intéressante comme tu le fais. tu lui souris, tu serais presque hypocrite si ce jeu ne t'amusait pas autant. ils ne te laissent pas de répit puisque c'est maintenant l'asiatique qui s'en prend à toi. il suspend sa phrase pour prendre un rail de coke, encore un drogué. il s'en prend à tes tatouages, mais ces dessins ils ont de l'importance pour toi. c'est une part de ta vie. l'insulte te passe par-dessus la tête mais tu peux pas t'empêcher de répliquer. parce que t'es comme ça, t'es franche. je parlerais pas si j'étais toi. mais si t'avais le courage de te faire tatouer, pense aux mots "petite bite". tu vas certainement pas te laisser marcher dessus par un asiat'. il manquerait plus que ça. tu observes les autres, ceux qui regardent le spectacle en silence. t'as envie qu'ils parlent, t'as envie de connaître leurs pensées.

arcadie contre nyx, et l'autre bridé qui s'ajoute au cercle. c'est mignon tout plein à observer, c'est délicieux à regarder. on pourrait presque se croire dans une émission, si on ferme bien les yeux et si on se concentre sur les répliques d'arcadie. nul doute que celle-ci, elle a sa place dans n'importe quelle émission de télé-réalité. les deux gosses continuent de jacasser, en choeur au moins. et que ça crie, et que ça s'agace pour deux sous. avec un peu de chance, il n'y a rien dans ce foutu héritage que trois billets déchirés. avec autant de femmes, nul doute qu'il a tout planqué et ne laissera rien à ses gosses. mais ça, personne n'y fait attention, ils préfèrent se taper dessus pour une richesse imaginaire. pauvres mômes. 'mais qu'est-ce qu'elle est chiante...' un soupir fend le silence dans lequel méabh s'est enfermée avant qu'elle ne vienne attraper son cheming-gum entre les doigts. peu déireuse de conserver de l'hygiène, elle se fiche bien de le couper en deux et de remettre la moitié dans sa bouche. personne ne fait attention à la petite princesse, de tout façon, qui se lève avec prestance et qui s'approche doucement derrière arcadie. trop concentrée dans son débat, la môme, pas vrai? et voilà méabh qui trébuche accidentellement et qui laisse son joli morceau de pâte à mâcher se coller dans la chevelure de la gamine. elle appuie un peu pour être sûre puis se redresse, s'appuyant sur une chaise non loin du massacre pour ne pas reperdre l'équilibre sur ses talons hauts. 'oups, j'ai trébuché.' un petit sourire étire ses lèvres. et elle toise arcadie, tête penchée, prête à réagir. 'ça te poussera peut-être à faire quelque chose pour tes cheveux. le style sec et décoiffé, une éternité qu'on a abandonné.'  

azhar pouffe de rire en voyant le spectacle, le chef d'oeuvre que vient d'opérer rehab. arcadie, un chewing-gum, dans les cheveux. un spectacle de saut de dauphin ? ennuyeux. l'attaque du world trade center ? ennuyeux. arcadie qui doit enfin se laver les cheveux ? exaltant. il tire une coupe de champagne, regarde le barack obama du ghetto et lui verse le contenu. du champagne, c'est trop t'estimer après réflexion. l'asiatique lève les yeux au ciel avant de se rallier aux côtés de la rousse. finalement, je t'aime bien.  

il ne daigne pas faire voir un seul signe de faiblesse. impassible, insensible, éternelles lèvres étirées de façon plutôt malsaines, il rétorque, jetant un regard désabusé à la rousse dont les courbes et rides de ses lèvres lui sont sûrement bien trop familières. c'est adorable de se préoccuper de cam, mais avant de parler, pense plutôt à t'habiller tout court. se posant devant l'asiatique, cal ne peut s'empêcher d'émettre un gloussement digne des vieilles dindes qui lui servaient de demi-soeurs en écoutant ses mots. pas que ça le surprenne, mais les remarques racistes et autres, next, il était clairement habitué, et ça le faisait clairement rire, surtout lorsque le venin se répandait des canines acérées d'azhar. l'habituel rictus propre aux mcfly maquillant ses lèvres, il se contenta de passer une main légère dans ses cheveux toujours en bataille, emmêlés, bordéliques, à l'image de la guerre qui se profilait entre ces aliens se disant frères. c'est vraiment la star du porno gay toujours à quatre pattes devant un sale vieux qui va me parler d'esclavage, vraiment ? cal attrape la boîte pour se faire une ligne, pendant que les autres continuent à se tailler les membres, leur dignité. juste le temps de se baisser pour coller son nez contre le rail, puis remonter la tête, les insultes fusent, les chewings-gum se retrouvent dans les cheveux d'arcadie. il pouffe alors au même rythme que l'autre chinois, exalté devant tant de drama. il lui tendit alors une coupe de champagne, toujours ses habituels piques balancées droit dans la peau. rage pas p'tite queue, garde cette coupe de champ' pour toi si ça peut t'aider à avoir l'air moins pathétique aux yeux de ton père adoré. les alliances ont à peine le temps de se former, qu'un "à table !" du padre retentit dans tout le salon. la fratrie s'installe, serrée autour d'une immense table napée d'un blanc immaculé, avec en son milieu des mets plus ou moins copieux préparés avec tendresse par le géniteur. chacun avec une coupe de champagne entre deux doigts, le vieux mcfly tendit son verre en l'air, en lançant d'un air bien trop enjoué aux oreilles de cal "à notre belle famille mcfly !" les mots "belle" et "famille" retentirent particulièrement en écho aux oreilles du jeune brun. les yeux en l'air, les sourcils froncés, il se contente simplement de lever à son tour son verre, en répondant à cette belle bande de trous du cul et surtout celle qui doit se racheter un shampoing. il se rassoit sur sa chaise, personne ne l'avait sûrement entendu, ou peut-être que si, tous les frères avaient trinqué et crié pour quelque chose de différent, et tout aussi stupide de toute façon.

Elle savait pas ce qu'elle foutait là, la môme. Elle se sentait pas à sa place devant cette grande baraque toute clinquante. Elle voulait pas venir. Elle voulait rien avoir à faire avec son géniteur et ses autres rejetons. Pourtant, elle avait fini par se ramener avec une heure de retard. Faut dire que la ponctualité c'était pas vraiment son fort. Déplacée. Pas raccord. Elle avait pas l'air conne la gamine, à attendre que cette putain de porte s'ouvre. Clope qui se consume entre les lèvres. Inhalation. Expiration. Poignée qui s'abaisse. Ordure dans l'encadrement. Voix mielleuse à gerber comme si rien ne s'était passé et que tout était pardonné. " Karmaaaa ! On ne t'attendait plus ! Tu arrives juste à temps on vient de passer à table." Les yeux de la gamine se font kalach. Connard. Tu entres et suis cette ordure jusqu'à la salle à manger où tu découvres le reste des bâtards McFly. Sans déc ? Tu te postes à l'entrée, l'air blasé, pendant qu'il te présente avec son air stupide de papa-gâteau. Pov' con. "Salut" que tu lâches sans grand enthousiasme avant de balayer la table du regard. Putain. Non mais sérieux ? Melting pot, mon gars. Il avait fait des tests ADN au moins ? Pas que l'ADN de cet enfoiré était très convoité, mais en vue de la baraque qu'il se tapait ça pouvait clairement attirer des requins. Quoique t'en avais clairement rien à branler. C'est là, alors que tu fixais avec indifférence ta fratrie clandestine, découvrant le visage d'une partie du groupe, que le seul black de la table qui jusqu'à présent t'avais fait dos se retourne vers toi. Surprise. La vision de ce visage te fait l'effet d'une baffe en pleine gueule venue de nulle part. Tu connaissais ce gars. C'était le dernier endroit où tu t'attendais à le voir et surtout le dernier où tu voulais le trouver.