partie libre
ela était belle, malgré elle.
ela était naïve, malgré elle.
ela était ado, malgré elle.
ela l'a suivi jusqu'au bout du monde, malgré lui.
il était beau, malgré les cicatrices.
il était là, malgré les mensonges.
il était parfait, malgré son masque.
un geste maladroit, et il a brisé la survivante.

un homme trop vieux pour elle, une crasse d'un monde perdu d'avance.
un homme qui lui faisait des promesses électorales, un beau parleur.
un homme qui a profité d'elle, un homme qui a longtemps plongé ses ongles dans son dos endoloris.
un homme qui l'a lâchée, comme un kleenex usagé.
un homme qu'elle n'oublie pas, un homme qu'elle veut voir mort.
un homme presque vaincu.

elle a le corps sale, elle a les joues salées, elle y va comme pour chercher de l'émotion,
elle y va parce qu'elle a pas l'choix,
elle y va parce que le fric ça pousse pas dans les arbres.
elle a les larmes faciles, provoquées par le corps d'hommes violents qui se vident en elle après l'avoir martelé.
elle est baisée, elle est brisée.
elle est là, mais elle est las.

une femme entière plongée dans la merde,
une femme pauvre dans les bras du mal,
une femme bien dans un monde crasseux.
une femme, et la vie, la vraie, la cruelle.