il sait très bien qu'il doit pas faire ça. que ça se fait pas de se pointer chez sa dealeuse. mais c'est pas de sa faute à lui, si une sale conne qu'il a ramené cette nuit a jugé intelligent de foutre sa réserve dans les chiottes. pour son bien, qu'elle lui a dit. mais putain, ils se connaissent même pas. il la voit pour la première fois. une paumée ramené de soirée, juste pour baiser. pour s'amuser. pour partager un moment de plaisir. un truc simple, en principe. sans prise de tête. mais cette marie couche toi là, c'est prise pour la sainte marie. elle a tout confondu. elle a mélangé les rôles. elle devait juste écarter les cuisses et lui crier ô combien il lui faisait du bien. et non pas fouiner. elle lui a dit qu'elle était infirmière, qu'elle voit bien au quotidien les dégâts que ça fait, cette saloperie. mais qu'est-ce que ça peut bien lui foutre, à cette conne ? il est encore libre de faire ce qu'il veut de son corps. et s'il veut se programmer une mort anticipée, c'est son droit. son choix. elle a rien à dire là-dessus. orion, il est devenu fou de rage. c'était pas beau à voir. il a crié, il s'est égosillé. il a dû se retenir, pour pas lui retourner une baffe. il l'a trainé dans le couloir, alors qu'elle n'avait même pas renfilé ses vêtements. il a jeté sa robe de pétasse, ses talons haut et son sac à main grand comme une valise dans les escaliers et lui a intimé de se barrer. et de jamais se repointer. puis, il a claqué la porte comme un sauvage. heureusement que pablo n'était pas là pour entendre tout ça. et le voir dans cet état. orion il s'est alors mit à tourner en rond. il avait pas ressentit le besoin d'en prendre de la soirée. de la nuit. mais maintenant qu'il n'en avait plus, il n'aspirait qu'à ça : s'en foutre plein le nez. jusqu'à l'overdose. il s'est mit à paniquer. à trembler. il lui fallait une dose, maintenant. sur le champs. ou alors il allait vraiment mal aller. il est d'abord allé sur un des points de deal, mais karma n'était pas là. y avait juste un type, qui l'a rapidement fait dégager, n'appréciant pas le ton d'enragé d'orion. alors le jeune drogué, il a décidé d'aller voir la jeune femme lui-même. et tant pis si elle n'appréciait pas.

et ça y est, il est au pied de son immeuble. il rentre et grimpe les marches 4 à 4, complètement survolté. déchainé. un sale petit junkie en crise de manque. il est pathétique. parce que, ouais, être accro comme ça, à 22 ans à peine, c'est ridicule. rien qu'un sale gosse de riche en pleine crise d'émancipation. en pleine crise de vilain garçon. alors qu'orion, c'est un gentil garçon. avec un sale caractère, des nerfs en feu et une patience inexistante, mais gentil quand même. et bien vite, il arrive devant sa porte. il se met alors à cogner dessus comme un bourrin. et puis, comme si ça ne suffisait pas, il se met à crier. - KARMA ! OUVRE ! tant pis pour les voisins. tant pis pour l'heure tardive. tant pis pour la discrétion. - KARMA ! L'AUTRE SALE CON A PAS VOULU M'VENDRE MA DOSE ! OUVRE ! OUVRE PUTAIN ! il n'arrête pas de frapper. comme un forcené. comme si ça vie en dépendait. - OUVRE OU J'Y RETOURNE POUR L'ENCULER ! ET J'ME SERVIRAIS DE SA PUTAIN DE MARCHANDISE POUR FAIRE ÇA ! et voilà qu'il se met à foutre des coups de pieds dans cette pauvre porte qui n'a rien demandé. mais orion, il est sur le point de craquer là. il est en manque. et il est en colère. contre l'autre grognasse. contre l'autre gros con. pourquoi tout le monde à décidé de l'emmerde ce soir ? et vaut mieux que karma soit là, parce que vu son état, orion la porte, il va la démonter si ça continue. pire qu'un fauve enragé.