[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]l'obscurité gagne du terrain, jusqu'à envelopper totalement vancouver. il est temps pour elle de fuir, d'oublier, de laisser place aux flots de l'alcool pour se sortir de sa torpeur. la tension qui règne chez elle, n'est plus acceptable. si étouffante, elle en suffoque, perd ses esprits. sa tête crie des mots et son coeur d'autres. comment faire face à un choix aussi difficile ? comment pourrait-elle se liguer entre deux frères jusqu'à faire éclater leur famille ? il fallait qu'elle respire et vite, pour ne pas sombrer une nouvelle fois. ça lui est arrivé dans le passé, une fois, de lâcher prise, de tout abandonner. ces médicaments, cet alcool, les sirènes de l'ambulance…elle s'en rappellerait jusqu'à la fin de sa misérable vie. elle avait survécu, sans doute pour une bonne raison. à présent, elle devait se soigner, trouver sa bouée de sauvetage. dieu bénisse les personnes qui ont inventé l'alcool, ce doux breuvage qui peut engendrer la folie et la perte de contrôle. ainsi que celles qui ont inventé les joints, histoire de bien se défoncer la gueule et d'exploser son cerveau au point qu'il se déconnecte totalement. oui, merci à eux. alors que la nuit régnait sur vancouver, elle sort prestement de leur appartement miteux, se dirigeant vers le bar le plus proche, la tête baissée et le coeur écorché. elle avait rendez-vous, elle était en retard, malgré tout, elle ne stressait pas tant que ça. elle avait la came, donc il pourrait attendre. enfin, c'est ce qu'elle pensait. peut-être qu'elle ne le connaissait pas assez, même si elle pensait le contraire. elle savait bien de quoi il était capable, mais cela ne l'avait jamais vraiment inquiétée. elle avait tort. elle pénètre dans le bar, pas beaucoup plus éclairé que l'extérieur en fin de compte, ce qui n'était pas plus mal. alors qu'elle avançait de quelques mètres, une douleur sur son poignet. on l'agrippait, la serrant fort, ses doigts glacials enveloppèrent sa chair. elle le vit, avec une tête à faire peur. son visage creusé, son teint blafard, il était à peine reconnaissable. dire que c'était un homme estimé, respecté et craint. si quelqu'un, le voyait dans cet état, cela en faisait peur, vraiment. l'envie, le désir de vous shooter et les crises de panique peuvent de toute évidence, changer un homme. ses yeux croisèrent les siens, quelques secondes, alors qu'il l'assaillait de reproches. l'important, c'est que je sois là non…c'est bon, lâche-moi maintenant, tu me fais mal. dit-elle d'une petite voix, mais cependant assez fermement. elle avait peur, vraiment, de ce qu'il pourrait lui faire. il avait une telle prestance, même dans cet état, qu'il la bouffait tout entière. elle avait l'impression d'être une fourmi aux côtés du mont everest. son coeur s'accélérait doucement sous la panique, il y avait du monde dans le bar ce soir-là, heureusement. elle n'ose même pas imaginer ce qu'il aurait pu se passer si on c'était donné rendez-vous dans une ruelle sombre.