(noe) don't you forget about me

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(NOE & ROOS) oh, did i send a shiver down your spine ? well, i do it all the time, it’s a little trick of mine. did i make you shake your knees ? did i make him spill his wine ? lord, i’m spreading like disease, lord, i’m all up in your mind. ☯

Il y a la musique, qui fait résonner ses tympans, l'alcool, qui file dans ses veines. Il y a le rire de Betsy, qui s'enfuit, alors qu'elle part danser avec un énième inconnu. Il y a cette fille à peine habillée, sur sa gauche, bien plus jeune qu'elle, qui par son âge, lui rappelle ses frangines. Et puis, il y a elle, Roos, qui ne sait pas franchement ce qu'elle fout là. Ça pue la masse de billets, par ici. Elle aurait du se douter, en même temps. C'est pas qu'elle est mal à l'aise, non, c'est juste qu'elle aurait préféré aller ailleurs, que dans ce bar supposément branché où des nanas d'à peine dix-huit piges se trémoussent en petite tenue pour votre bon plaisir. Elle a plus la tête pour ses conneries. Ou alors, juste plus l'envie. Roos soupire. À penser ce genre de choses, on dirait une grand-mère, putain. Elle se sent con, dans ces vêtements qui ne sont même pas les siens. Alors, elle commande un troisième verre. Histoire de faire comme. Au loin, Betsy lui fait signe de venir. Elle hésite, avant de céder. Elle est pas venue pour rester le cul vissé sur une chaise, après tout. Il y a donc cette musique, l'alcool. Tous ces gens, venus peut-être pour s'oublier, eux aussi. Betsy, l'entraînant dans ses danses. Et elle. Enfin, Roos s'amuse. Peut-être est-ce l'effet de la vodka sur son organisme ou bien les déhanchés particuliers de Betsy. Quoiqu'il en soit, le temps passe et Roos ne le voit pas. Quand elle revient auprès du bar, la gamine sur sa gauche n'est plus là. À sa place, un groupe de jeunes hommes, frôlant son âge. Elle sent leurs regards, glisser le long de son dos. « Noe Gallagher, toujours aussi ponctuel, à ce que je vois ! » Et soudain, elle se fige. Ce nom, non, non, non. Roos attrape le verre tout juste commandé et le termine, cul-sec. Betsy lui demande si tout va bien. La brune se contente d'hocher de la tête. Elle s'autorise un regard, discret, vers ce groupe d'amis. Peut-être était-ce une erreur. Elle arrive pourtant à reconnaître sa voix et à discerner son visage, au milieu des autres. Alors, il y a cette boule, dans sa gorge, maintenant. Et lui, à quelques mètres d'elle.

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(NOE & ROOS) oh, did i send a shiver down your spine ? well, i do it all the time, it’s a little trick of mine. did i make you shake your knees ? did i make him spill his wine ? lord, i’m spreading like disease, lord, i’m all up in your mind.

Dossiers ramassés, communiqué corrigé, je rangeai tous mes papiers dans mon bureau avec une méticulosité à faire peur. Je refermai la porte de la pièce avant de me diriger vers mon dressing. Une dizaine de minutes plus tard, j’étais fin prêt pour me rendre à cette fameuse soirée dont on me rabattait les oreilles depuis des jours. Comme si on avait besoin de me convaincre pour me rendre quelque part. Pour me rendre dans une des dernières boîtes à la mode qui plus est. Avant même qu’on me propose quoique ce soit, ma présence dans ce lieu était déjà prévue. J’adorais les soirées, les fêtes, le bruit, cette ambiance festive si caractéristique, cette débauche plus ou moins contrôlée. Vraiment, ne pas être là-bas relèverait du mauvais goût pur et simple. Je laissais les soirées mondaines ennuyeuses à mourir à Leonor et Aria, princesses d’un monde où règnent les faux semblants, d’un univers illusoire. Je connaissais le chemin par cœur. Un coup d’œil à ma montre m’indiquait que j’avais quelques minutes d’avance sur l’heure prévue. Un sourire naquit sur mes lèvres. Parfait. La musique battait son plein et je me sentais encore mieux quand je pénétrai dans le bâtiment, saluant le videur. L’avantage d’être un Gallagher. Les fouilles, on oublie. Tout comme la possibilité d’être refoulé. Il fallait bien que ma famille serve à autre chose qu’à m’étouffer. Des têtes connues se succédaient dans mon champ de vision. Mon regard s’attarda sur quelques gamines, seize ans, voir dix-sept ans, en train de se déhancher sur la piste, rejoint par des types plus âgés. Je me détournai de ce spectacle affligeant, cherchant des yeux mes potes. Une voix s’éleva du brouhaha et je me dirigeai vers celle-ci. « Evidemment. Je fais honneur à ma réputation. » Répliquai-je dans un sourire avant qu’on me tende un verre. Je m’immisçai dans la conversation, jusqu’à qu’une silhouette d’antan me coupe l’envie de rire ou de sourire. Froncement de sourcil du plus observateur. « Ça va, mec ? » Je hochai la tête, cherchant à me recentrer sur la conversation. Effort inutile. Je ne voyais qu’elle. Huit ans déjà… Huit ans que je ne représentais plus rien pour elle, hormis de la douleur et une rancune tenace, probablement. Huit ans que je me battais avec des regrets. Huit ans. C’était horriblement long… Il fallait que je sache. Je pris une grande inspiration avant de m’approcher d’elle sans trop l’être. « Ça fait longtemps… Je suppose qu’on t’a traînée ici… Que tu rêves d’être ailleurs… » Tout comme je rêve d’avoir le pouvoir de disparaître sous terre. « une invitation de Betsy, je suppose ? »

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