Invité | Sujet: le fantasme c'est encore gratuit (stan) Jeu 16 Juin - 21:43 |
| tic tac tic tac les secondes s'égrènent dans un bruit d'enfer. tic tac tic tac tic tac dix-huit heures vingt-quatre, déjà la moitié de sa séance s'égrène. ils ont juste échangé banalités et stupidités et franchement elle se demande ce qu'elle fout ici. elle se fait chier pour une fois.
elle a pas envie de parler, l'épisode dépressif la plonge dans une espèce de mélasse dont elle arrive pas à se débarrasser et elle observe la rue en contrebas d'un oeil plus que morne. ses talons hauts rouge verni sont abandonnés au sol et elle a ramené ses jambes contre elle, le menton sur les genoux et une mèche de cheveux bruns au travers de la figure. « il fait pas effet votre traitement, » elle annonce finalement avec un froncement de sourcils. c'est un truc qui lui trotte dans la tête depuis un petit moment. elle arrive pas à se sortir de la morosité dans laquelle elle s'englue, les transitions entre épisodes dépressifs et épisodes maniaques sont violentes.
ria se redresse, son dos craque et ses yeux se tournent vers son psy. il est beau ce con. comme d'habitude. « vous vous en doutiez, non ? » elle arrive pas à le tutoyer. |
|
Stanislas Keynes MESSAGES : 61 NAME : marrypoper - léa CRÉDITS : merci à hollow bastion JOB : correcteur d'esprit moins tarés que le sien, psychologue sadique. COEUR : le coeur à gauche, mais des idées adroites. mad sounds in your ears | Sujet: Re: le fantasme c'est encore gratuit (stan) Sam 18 Juin - 9:19 |
|
un beau sourire sur un visage de femme perdue. c'est ça qu'il aime voir. c'est tellement rare, tellement précieux alors. chez ria, c'est encore plus flagrant, le débit de sourire dans son quotidien n'excède en rien le QI d'une paire de pantoufle. c'est comme un défi pour lui, la faire sourire, rire même pourquoi pas. aucune loi n'interdit le rêve. à quoi bon recevoir des patients déjà au bord du gouffre ? il n'y prend aucun plaisir, aucune satisfaction. non. il préfère lorsque la personne peut encore s'en sortir, il peut ainsi l'aider à s'enfoncer dans la terre et la boue avec un plaisir sans faille. il n'écoute pas réellement ce qu'elle dit. c'est le comble du psychiatre, mais il s'en moque. il n'en a rien à foutre de sa réputation, car même avec l'étiquette "sociopathe" tatouée sur le front, il continuera à avoir des personnes assez folles pour garder espoir. seul psy du quartier, il ne se fait aucun souci niveau notoriété. ses yeux se reposent sur elle. elle. la belle ria. son stylo reste en suspens sur le haut du papier glacé. il n'arrive pas à lui prescrire la mort. les yeux floués, il la fixe alors. elle est telle une gamine orpheline que la vie n'a pas épargnée. bien sûr que si, regardez, vous allez déjà mieux. ironie. petit sourire. il pose son carnet, son stylo, et se lève en joignant ses mains dans son dos. vous n'y mettez pas du votre, voilà tout, je pense rallonger le délais de vos consultations. la garder près de lui le plus longtemps possible, un jeu dangereux, mais auquel il se prête volontiers.
|
|