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| | Ali Moltzer MESSAGES : 152 NAME : BALACLAVA (CHLOÉ) CRÉDITS : @EUHMOIENFAIT JOB : MENT, VOLE, RÊVE UN PEU TROP COEUR : CROIX NOIRE mad sounds in your ears | Sujet: WHAT ABOUT US (ALISKIA) Dim 19 Juin - 23:34 |
| marche nocturne, pas qui s'alignent sans réel voie. un, deux. maladroits. les yeux dans l'vide, les bras baissés l'long d'un corps semblant sans vie. putain d'insomnie. l'visage pâle d'où ressortent les ecchymoses, les lèvres bleutées par la nuit, légèrement craquelées des clopes qu'on fume et re-fume, le crâne enfoui dans la capuche d'un pull négligemment enfilé. invisible, seule et désarmée. l'instinct dirige mes mouvements, puis j'tourne la tête brusquement. silhouette grande et mince, tout là-bas. un autre d'ces marcheurs de la nuit ?
et mon cœur s'met soudain à palpiter, et mon corps à s'enflammer et mes poings à s'crisper jusqu'à c'que mes ongles s'enfoncent dans mes paumes, et mon souffle a raison d'la réalité. et c'qui s'tient, tout droit, c'est toi, saskia. c'est toi, et là, y'a tous les goûts amers des années passées qui viennent s'tapir dans ma gorge, qui viennent envenimer tout mon être ainsi qu'tout l'espace. l'parc vaste et vidé d'ses jeunes dépravés devient petit, tout devient petit, surtout moi. ou ana. ana qu'tu connais, ana à qui t'avais l'habitude de parler. ana qu'ta chéries, ana qu'ta aimé. (qu't'aimes toujours, j'n'ose y penser), pour qui t'aurais décroché l'invisible pour l'ramener à mes pieds. saskia. ana. c'était fini, tout ça. mais quand j'te vois, c'est comme si deux ans s'étaient évaporés, comme si j'te revoyais à mes côtés dans ces draps qu'étaient les nôtres, ces draps où on pansait nos malheurs, nos aigreurs. c'était fini, terminé, j'bouge pas, ana revit, t'avances vers moi. l'passé refait surface, toutes les années dans nos bras. |
| | | Invité | Sujet: Re: WHAT ABOUT US (ALISKIA) Lun 20 Juin - 0:21 |
| elle est sortie de chez elle sans savoir pourquoi, elle est sortie de son appart et s'est glissée jusqu'au parc, toujours sans savoir pourquoi. saskia elle avait envie d'venir là, d'contempler la jeunesse dépravée de son quartier, de faire face à la dure réalité. alors elle a enfilé un leggings noir, un vieux tee-shirt blanc, ses traditionnelles converses et ses écouteurs dans les oreilles, elle s'en est allée elle s'en est allée vivre le temps d'un instant, contempler les gens, et peut-être, qui sait, retrouver l'inspiration, qui semble s'être barrée depuis quelques temps. elle marche dans l'parc avec du rock'n'roll des années soixante-dix en haut-parleur dans sa tête. la musique n'est jamais trop forte pour saskia, le volume est au maximum. comme pour dire qu'il ne faut pas lui parler, qu'il faut la laisser dans sa grande contemplation. elle qui voit la vie humaine comme un tableau tantôt minimaliste, tantôt abstrait. elle compte ses pas dans sa tête, se demandant sérieusement ce qu'elle fait là une heure aussi avancée. c'est comme si une force invisible lui avait dit de se lever, et promis, elle n'allait pas le regretter. mais pour l'instant, saskia n'voit rien d'bien nouveau. le destin lui a peut-être joué un tour, peut-être bien qu'il voulait simplement ne pas laisser dormir, qui sait. et soudain, elle relève la tête et soudain, elle sent son coeur battre à dix mille à l'heure et soudain, elle sent son estomac se contracter et soudain, elle a envie d'pleurer, d'hurler et soudain, elle voit ana. sa ana. ana disparue, naufragée, qui l'a laissée tomber mais qui, depuis deux ans, ne cesse d'hanter toutes ses pensées. saskia s'avance, s'empêche de courir et de l'embrasser. « est-ce que... est-ce que c'est bien toi? » on va commencer doucement, comme si toute cette situation ne la retournait pas dans tous les sens du monde.
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