partie libre tu l'as rencontrée à une fête. t'étais bien saoul, une vraie barrique, chaud comme une baraque à frites et l'autre, il n'était pas là. fallait bien que tu trouves un moyen de te satisfaire. tu l'as emmenée dans un endroit doré, là où de nombreuses d'entre elles ont perdu leur temps et leurs sentiments. elle a baissé sa culotte et t'a ouvert son cœur. toi, simplement ta braguette. tu préfères jouer avec des allumettes plutôt que des midinettes.

c'était un coup d'un soir et pourtant, elle revient. deux mois plus tard, elle te montre un test de grossesse. t'en perds les yeux, tu rigoles et puis tu te casses. t'as pas que ça à foutre. t'es un mec occupé, un businessman. enfin ça, c'est ce que tu penses. t'es qu'un connard manipulateur et vicieux en plus. tu les attires, tu les pièges. à chaque fois, ils tombent sous son charme, lui, l'appât que tu leur offres. ils se laissent aller dans ses bras et toi, t'enregistres tout ça, sans pitié, sans merci. puis vient le chantage. tu menaces d'appeler leurs femmes, leurs collègues, leurs parents. et ça, ça te fait triper. ouais, t'aimes les voir en détresse sale pervers que tu es.

pourtant, t'es pas tout le temps comme ça. on ne soupçonnerait pas ça de toi. t'es un bon gars. tu organises de soirées de malade, tu es apprécié, ordinaire ou presque. c'est ce que tes colocataires diraient même si bon, ils savent que t'es pas tout blanc non plus, monsieur le connaisseur du quartier rouge. et puis vu que t'aimes bien les embarquer dans tes plans foireux, parfois dangereux, ils l'ont bien compris. t'es un téméraire, un peu borné. largement trop même, il le dirait comme ça l'autre.

ouais, tu l'utilises. c'est ton employé, c'est lui qui va à la chasse au pd, aux hommes mariés qui cachent leur homosexualité. toi, tu ne fais que tenir une caméra et pourtant, qu'est-ce que tu le fais chier. toi, le mec qui persiste. tu lui balances les billets, lui des regards noirs. il voudrait que tu le considères plus que ça, toi, tu le prends un soir et tu le rejettes le lendemain. un coup c'est viens, l'autre dégage. tu joues avec lui, pourtant tu sens ton cœur et ta gorge qui se nouent quand tu le regardes faire, ouais, quand il les envoûte. au final, c'est pas toi le maître du jeu, c'est lui qui contrôle tout, tu subis, indirectement, bien que tu serres les dents. il pense que tu t'en fous, tu le sais bien. mais plus t'essaies de t'en éloigner, plus tu le retiens. il s'accroche à toi comme une moule à son rocher et toi, tu le laisses faire parce que t'as plus besoin de lui que lui de toi.

c'est comme avec elle, ta petite sœur. tu l'étouffes peut-être, tu la surprotèges certes mais c'est pour son bien. tu veux pas qu'il lui arrive des bricoles, toi, tu sais comment ça se passe. en vrai, t'es bien compliqué. t'as deux faces. celle que les gens voient en général et puis la deuxième qu'une seule personne peut voir. t'es la lune, le soleil, tout en même temps. tu planques les cartes dans ta manche puis le jeu commence. au petit bonheur la chance.