minable, j'suis minable. misérable et lâche de moi même, lâche d'mes promesses d'enfant innocent et convaincu qu'le futur allait être doux et pur. lâche d'mes habitudes calculées, mesurées et semi-saines des soirées dont la folie est au bout d'un fil qui s'tend et s'tort jusqu'à c'qu'une seule maigre parcelle ne fasse le lien entre la vie et cette folie.
j'ai perdu tout contrôle, j'ai perdu mes repères, et j'me suis perdue moi-même, finalement. l'endroit m'est inconnu, je n'distingue qu'une nature hostile à la musique commerciale à faire vriller les tympans, au ciel si bas qu'on y croise les flammes de l'enfer entre ses nuages épais, au rues crades et craquelées de part en part, c'bitume d'où on a l'impression d's'enfoncer encore et encore à chaque nouvelle enjambée. j'ressemble à une de ces rich girls des bas-quartiers. ces fausses aux airs orange poudré, aux manucures dégueulasses d'où irait déborder leur âmes souillées et abusées. ces miséreuses qui traînent partout et nulle part, seules et sans crainte, parce qu'elles ne sont que bien trop habituées à ces lieux risqués.
mais pas moi. cet esprit qui flanche et s'retourne à l'infini, cet estomac troué qui lance des piques à travers tout mon corps et qui s'n'achèvent jamais vraiment, et c'mal-être, c'putain d'mal-être qui m'compose uniquement.
j'sais pas où j'suis, j'sais plus où j'vais.
mes paupières s'affaissent et j'décide d't'appeler.
sans vraiment trop savoir pourquoi, à vrai dire j'en ai aucune putain d'idée, mais ça m'alarme pas, j'sors l'iphone, miracle qu'on m'l'ait pas volé. quelques secondes, ou minutes, ou heures, j'parviens à t'faire décrocher.

- all.. allooooo ?! faut qu't'viennes, el.. faut.. viens.

ou comment s'faire totalement griller d'avance.
ou comment s'faire charrier par toi pour les soixante prochaines années à venir parce que, ouai, noor bourrée, t'vas bien t'en rappeler.