partie libre (□ tu n'as jamais manqué de rien. tu as toujours eu ce que tu désirais, ce qui t'as sans doute transformé en véritable monstre des temps modernes. depuis gamin tu penses que tout t'es dû. t'es persuadé que tu pourrai régner en maître sur le monde qui t'entoure. □ prétendre que tu es riche serait un euphémisme. tu te permets tout. tu voyages en jet privé quand bon te semble, tu privatises tout ce qui te donne envie dans l'instant. t'as quelques yatchs, une collection excessives de voitures, mais une seule carte de crédit. t'as pas vraiment la tête sur les épaules, tes caprices sont des ordres. ton dernier achat : une villa gigantesque à Bali, de quoi rendre jaloux les millionnaires. □ tu n'as peur de rien, ni personne. si ce n'est  ta mère, que tu respectes au plus haut point, on pourrait croire que tu lui voues un culte, et elle est la seule dont l'avis compte, la seule qui a une réelle influence sur ta personne. □ tu as déjà vendue toutes les vêtements de ton petit frère sur ebay, juste pour le plaisir de voir sa tronche lorsqu'il a voulu enfiler un slip propre. □ tu n'es pas quelqu'un de gentil, tu n'essayes même pas de l'être. tes sourires n'existent pas, ce ne sont que des rictus malfaisant, dévoilant des crocs menaçant. tu ne ris que rarement, tu ricanes tout au plus. t'as le même visage froid que ta mère, les mêmes allures princières. tu sais ce que tu vaux, et personne ne saurait te faire descendre du piédestal construit avant même ta naissance. t'es un Gallagher, et tout le monde le sait quand tu marches dans la rue. □ t'es impulsif, violent et excessif. c'est ce qui te vaut ton nez cassé à multiple reprises, et tes arcades sourcilières recousues. tu t'es battus à maintes reprises, que ce soit avec tes frères ou ta sœur, comme avec des inconnus qui avait osé te manquer de respect. t'essayes de rester courtois dans la mesure du possible, après tout tu as une image à faire valoir -mais c'est souvent peine perdue. □ il t'est arrivé d'avoir recours à des gardes du corps, sous l'ordre de ta mère dans certains pays où vous n'étiez pas les bienvenus. tu as toujours leurs numéros dans un coin de ton répertoire téléphonique □ ta scolarité, tu l'as faite dans plusieurs établissements, dans plusieurs pays, ça s'est fini en des cours injecter en intraveineuse par des professeurs particuliers qui ne savait pas quoi faire de toi -sacré trouble de la concentration. t'en restes pas moins cultivé, chez toi, c'est important, c'est de famille.)


(New-York, dix-sept ans) Sur la table basse du salon y'a de la cocaïne qui traîne, et des bouteilles de champagne à moitié entamées. Un cendrier bien trop rempli, et un film qui tourne en boucle sur l'écran géant. Y'a le soleil qui tape sur la baie vitrée, qui te brûle la peau. Alors difficilement tu ouvres les yeux. T'es à poil, face contre le canapé en cuir. A côté de toi, ou plutôt affalé sur ton corps y'a celui d'une femme. Nue comme un vers. Elle te tient trop chaud, alors tu tentes de te décaler, et la jeune femme fini sa course sur le sol. Bien trop stone pour être réveillée par la chute. Tu t'étires de tout long quand tu te mets debout, et t'as pas grand mal à reconnaître le cul blanchâtre de Paul sur le canapé d'en face, sa tête enfoncée entre les seins d'une blonde. Tu te grattes la tête avant de t'emparer d'un coussin que tu lui jettes dessus. Aucun mouvement. Trop bourré, trop lessivé. Dans le salon c'est la troisième guerre mondiale, t'es incapable de te souvenir de la soirée que vous avez passé. Surement quelque chose de sensationnel. T'enfile un caleçon -t'es même pas sûr qu'il soit à toi- et tu te sers une coupe de champagne, trop chaud pour être buvable. Tu t'approches de ton meilleur ami, ton pied appuie sur sa jambe poilue. paul, putain y'a ta mère qui sonne à la porte ! ni une ni deux, il est déjà debout, les yeux encore à moitié fermés, il marmonne, crache des insultes pour lui même. Tu t'esclaffes. c'est bon, détend toi... il donne un coup violent sur ton épaule, tu trébuches comme un con et t'étale sur la table en verre, qui se brise en mille morceau. C'est à son tour de rire. aucun respect, pour rien, ni personne. putain ! comme si j'étais pas assez abimé, connard !


(Manoir Gallagher, vingt ans)
le fils gallagher fait encore des siennes.
un journaliste entre la vie et la mort après un passage à tabac.

Ce sont les gros titre des journeaux du matin, ton père vient de le jeter sur la table de la cuisine, alors que tu sirotes tranquillement ton jus d'orange pressé. Il a annulé ses rendez-vous, mis son plus beau costume pour le premier jour du procés. Toi t'es à l'aise, assis comme un roi, tu réclames une assiettes pleine à la bonne qui passe par là. Prince des temps modernes. on part à quelle heure ? il ne t'a pas adressé un regard, ses yeux tournés vers la baie vitrée. Quand il te fait face, il parviendrait presque à d’intimider. Le plat de sa main frappe sur la table, et fait sursauter les mioches prennent leus petit déjeuner. t'as pas intérêt à jouer aux cons ! on est des Gallagher, pour qui tu nous fais passer bordel ! tu devrais me remercier, je leur ai fait comprendre qu'on s'approcher de mes sœurs impunément. un journaliste, que t'a choppé dans votre jardin il y a moins d'une semaine, prenant des photos compromettantes. T'as pas vraiment réfléchi quand tu l'as attrapé et que t'as frappé jusqu'à ce son corps tombe inerte sur le sol. T'as le torse bombé, la claque que te balance le paternel te décoiffe. Tu ricanes en te massant la joue. T'as honte de rien, bien au contraire, alors tu continues à te goinfrer.