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ÔTES-MOI MON LINGE (LACEY)

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MessageSujet: ÔTES-MOI MON LINGE (LACEY)   ÔTES-MOI MON LINGE (LACEY) Icon-clockLun 7 Déc - 9:30

ce soir, charlotte est chez nico-lou.
ce soir, j'ai un moment pour moi. un moment pour une ex-gamine propulsée trop rapidement dans le monde des grands. être mère à dix-sept ans c'est dire au revoir à l'adolescence et devenir un peu trop adulte, un peu trop... maman. ce soir, je retombe dans la jeunesse pour quelques instants. je descend la rue qui me mène jusqu'à chez lui, jusqu'à chez cet homme un peu trop con, un peu trop gamin malgré ses vingt-sept ans. un mec qui profite de la gentilesse de son frère, un mec qui profite des faiblesses des autres, un mec que j'aime bien malgré toute la merde collée à son coeur. mickey ne porte pas trop bien son prénom, à ce qu'il paraît. moi, j'aime à penser que ça lui va bien, surtout quand mes doigts glissent sur ses paupières, sur ses joues, sur ses lèvres et avec un peu de chance, sur son muscle cardiaque qui ne bat que pour lui-même. moi, j'aime bien croire qu'il y a du bon chez lui.
ça donne espoir.
ça évite de penser que l'humanité s'est perdue dans les rues de vancouver.
je m'arrête sous un lampadaire qui me donne un teint de fantôme.
je m'allume une cigarette,
défaut à corriger que je ne corrige pas vraiment.
je reprend ma route,
je marche jusqu'à lui et ma clope se consume comme le temps.
la noirceur bouffe toute la cité.
je cogne à la porte.

- mickey, ouvre la criss de porte !

je sais que si il m'entend, il doit grincer des dents.
il aime pas son prénom, mais moi je l'aime alors je m'en fou.
il fait froid.
criss.
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MessageSujet: Re: ÔTES-MOI MON LINGE (LACEY)   ÔTES-MOI MON LINGE (LACEY) Icon-clockDim 13 Déc - 0:10

• ÔTES-MOI MON LINGE •
(Ramène ta bouche , Rameute tes bras)

toc, toc. bruit qui résonne, qui vient rompre celui retentissant de la légère pluie qui s'écrase contre le carreau. un sourire se dessine progressivement sur ses lèvres fermées. il s'agrandit, relève les éclats brillants de l'intérieur qui explose. ce sourire, qui n'attendait qu'un chose; se dévoiler. et ces tocs contre le bois de devant la porte, ils viennent de poings trop fins qui se veulent durcis, de ses phalanges de femme déterminée, qui se bat contre elle-même et pour les autres aussi.
lacie.
aux consonances d'ailleurs.
à la voix douce un peu trop bâclée par le tabac qu'on pourrait sentir d'à travers les murs.
à ses expressions qui provoque un discret rire, qui fait lever le regard et battre les cœurs.
à son visage de porcelaine, de poupée d'autres contrées. à ses yeux foncés, ses cheveux trop fins, son corps trop frêle mais si attachant. à elle, simplement. elle, qui intrigue toujours mickey, même après toutes ses années passées à toujours finir par se retrouver. la seule qui reste. la seule avec laquelle il veut chercher, savoir ce qu'il reste à trouver. un souvenir de jeunesse oubliée. celle qui finit par toujours exister.
il aime se dire, mickey, que lacie c'est le passé resté. que c'est la dernière parcelle d'une adolescence trop sauvage, la parcelle un peu trop volage, celle qui ne prend jamais de l'âge.
il se lève. les pas lourds qui retentissent. il ouvre la porte, et voit son visage. il affiche cet air narquois, et ce sourire en coin. qu'elle connaît si bien. elle sait qu'il aime pas qu'on l'appelle mickey. mais il peut pas s'empêcher d'étirer ses lèvres lorsqu'il voit son minois dans la brume étoilée.
"fait froid, hein. allez, j'veux bien te laisser entrer." il s'écarte doucement pour la faire passer. tout en posant ses yeux océans dans les siens brûlants. il ferme la porte et balance de haut en bas son regard en sa direction. "j'ai du whisky." et il s'approche plus près. de sa figure imposante, de ses paumes trop grandes, il enlève son maigre manteau, frôle ses épaules et sa peau. avec cette même esquisse sur les lèvres. qui en dit long. trop long.
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MessageSujet: Re: ÔTES-MOI MON LINGE (LACEY)   ÔTES-MOI MON LINGE (LACEY) Icon-clockDim 13 Déc - 5:52

j'reste là sagement devant la porte et j'attend.
j'attends parce que c'est un peu la seule chose que je sais faire correctement. j'ai attendu neuf mois, j'ai eu charlotte. j'ai attendu des années, j'ai eu un semblant d'amour. j'ai attendu quelques jours, j'ai eu une nouvelle ville. j'ai attendu quelques mois, j'ai eu un copain en taule. j'ai attendu que la vie passe, j'attend encore.
et maintenant, j'attend que mickey m'ouvre la porte. j'attend qu'il me laisse entrer avec les microscopiques perles de pluie qui se sont posées contre mes cheveux et ma peau et mes vêtements et tout mon âme. viens, je t'attend. au fond, je t'ai toujours attendu. j'voulais toujours que tu reviennes me voir à montréal, qu'on puisse passer le temps entre la ste-catherine, le boulevard st-laurent et le chinatown où on aurait pu se balader en bouffant des pâtisseries qui coûtent presque rien et qui goûtent les nuages en buvant un bubble tea et en s'excusant aux sans-abris de ne pas avoir d'argent sur nous parce qu'on a de la difficilté nous-même à joindre les deux bouts.
mais t'es pas revenu et moi j'suis restée là, avec lottie dans les bras et la main d'adam dans la mienne, avec la main d'adam sur mon poignet (ses poings sur mes joues, sur mon nez, sur ma gueule).
je respire un grand coup et j'peux sentir le tabac, aussi le parfum à la vanille que j'ai acheté pour quinze pauvres dollars. j'ai l'impression de rester plantée devant la porte depuis une éternité ou même deux avant que mickey ne vienne ouvrir, même si c'est que dans ma tête. le temps passe lentement, sauf quand j'suis avec lui.
et quand il m'ouvre et que j'vois son sourire, ça fait un big bang dans mon coeur.
ça créer une nouvelle galaxie chaque fois.
il se pousse et me fait signe d'entrer, ce que je fais d'un pas doux, d'un pas comme moi. en face de lui, j'me sens redevenir adolescente. celle que j'étais quand on s'est vu la première fois, celle que j'étais quand nos corps se sont trouvés une nuit froide de janvier. sa voix fait toujours s'envoler les papillons dans mon ventre (ils avaient disparus depuis si longtemps). je souris quand il me dit qu'il a du whisky.
frêle femme aux goûts costauds.

- cool, faut qu'j'en profite alors.

parce que lottie est pas là pour le moment. parce qu'il y a juste toi et moi. j'plonge mes yeux amandes dans ses ostis de beaux iris. ils me font chavirer, j'sens le bâteau qu'est mon coeur doucement couler dans la mer de ses yeux.
maudit.
ses mains qui ôtent mon manteau, ses mains qui effleurent ma peau. ça va toujours me tuer. j'crois bin que je meurs un peu à chaque fois. et puis quand il me regarde, je revis. j'reste dans l'entré, j'fais juste le regarder et pis sourire.

- j'ai l'impression qu'ça fait une éternité.

je m'avance vers lui puis j'le menotte de mes bras. j'le serre contre moi, parce que j'ai toujours fait ça au québec pis que ça changera jamais. j'aime sentir son corps tout chaud contre le mien qui a passé trop d'temps dehors. y'a tu un mode d'emplois de comment est-ce qu'on agis avec les beaux gars qui nous serrent le coeur ?
j'aimerais ça en avoir un, moi.
je sais même plus comment on s'fait désirer, comment on se sent quand un gars nous dévore du regard.
ça fait pas mal de choses à apprendre à nouveau pis ça m'fait un peu freaker en dedans. j'sens son odeur,
j'ai l'impression d'avoir retrouvé ma maison.





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MessageSujet: Re: ÔTES-MOI MON LINGE (LACEY)   ÔTES-MOI MON LINGE (LACEY) Icon-clockMar 15 Déc - 23:06

• ÔTES-MOI MON LINGE •
(Ramène ta bouche , Rameute tes bras)

elle est jolie, lacie. avec son nez légèrement rosé par le froid d'hiver, et ses extrémités recouvertes de particules de pluie. elle lui a manqué, lacie. avec son corps de poupée, sa peau douce et son odeur vanillée. elle l'inspire, lacie. parce qu'il la retrouve toujours. parce qu'elle est un lointain souvenir qui refait sans cesse surface, comme gravée dans le temps et dans l'espace. les secondes, les minutes, les jours et les années passent mais elle non. elle reste, dans les mémoires et dans les cœurs. elle est toujours là, ne s'en va jamais et sourit toujours avec cet air qui s'accroche aux étoiles histoire de rêver encore un peu. parce qu'elle a besoin de s'accrocher à l'au-delà et à la vie, lacie.
elle avance de ses pas légers, pas qu'il connaît trop bien pour ne pas esquisser ne serait-ce qu'un léger sourire en coin. il se souvient de ses pas doux comme les nuages, irréels comme s'ils caressaient le sol. lorsqu'il la croisait la première fois, lorsqu'ils se sont entremêlés et lorsqu'ils ont grimpé ensemble dans des cieux plus beaux.
ses prunelles grandes comme l'univers. qui s'ouvrent et qui resplendissent, alors qu'elle sourit à la fois quand elle pense au whisky. et ça illumine son visage comme la nuit. y'a les perles de pluie qui sont restées et qui ne font que briller et montrer leur éclat dans ses yeux.
elle dit que ça fait une éternité.
l'éternité.
depuis toujours, pour toujours.
parce qu'à la seconde où ils se retrouvent,
c'est comme si ça faisait depuis toujours qu'ils s'étaient séparé.
parce qu'à la seconde où ils se séparent,
c'est comme si c'était pour toujours qu'ils voudraient se retrouver.
il en rit intérieurement. il se demande même pourquoi elle est la seule femme à l'intriguer depuis des années. il se demande comment elle fait pour ne jamais changer et à la fois toujours l'animer. il se demande trop de choses et s'embrouille à la fois. alors il décide d'arrêter.
elle avance vers lui et l'emprisonne de ses paumes déjà réchauffées. elle le serre si fort, de son petit corps. il a l'impression d'à nouveau la protéger.
"j'sais. j'suis content de te retrouver." il prend toujours ses précautions avec elle. si fragile et si forte, si douce et si puissante. il l'admire. l'unique. il vient doucement se rapprocher, sans se précipiter, lui déposer un baiser sur le coin des lèvres. doux, léger. tout le contraire de ce qu'il est. mais c'est lacie, et c'est la seule qui peut le faire changer le temps d'une soirée."j'suis toujours là, tu sais, lacie."
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MessageSujet: Re: ÔTES-MOI MON LINGE (LACEY)   ÔTES-MOI MON LINGE (LACEY) Icon-clockJeu 17 Déc - 2:58

son regard posé sur moi fait naître des constellations dans mon coeur, dans mes yeux. je sais que mickey, il a l'âme encre noire. je sais parce que j'ai pu la voir, de loin, parce que même si elle ne teinte jamais la mienne, je la sens parfois déborder avec les autres. son âme est une marée noire qui semble noyer tous les autres humains qui se risquent à l'approcher. mais moi, j'suis une lointaine spectatrice qui sait qu'en dessous de tout ce pétrole colère, y'a une eau couleur rêves. je sais, parce que chaque fois qu'on se croise, je purifie mes mains dans les eaux de son coeur, de ses mots, de sa mémoire.
les bras de mickey se referment contre mon corps eux aussi et j'ai pas envie d'le lâcher. je me suis jamais sentie bien dans les bras d'adam. jamais autant que dans ceux de son meilleur ami. j'pense que ça fait de moi une mauvaise personne.
right ?
est-ce que je suis mauvaise ?
j'ai parfois l'impression de l'être.

- moi aussi j'suis contente de t'voir la face.

ta belle face parfaite que j'vois dans mes rêves pis dans ma soupe.
j'vois ta face partout pis ça me fait souvent sourire.
j'sens son souffle contre ma peau, j'sens ses lèvres au coin des miennes.
le morceau manquant d'un casse-tête.

- j'sais bin, mickey...

j'baisse la tête.
je le sais bien, mickey, que t'es toujours là, que tu l'seras toujours.
mais ça m'fait peur.
si je te vois trop souvent, je sais que mon coeur va faire des folies et j'en ai pas envie. je veux plus compter sur personne d'autre que moi parce que je sais que, comme ça, personne nous abandonnera jamais plus, lottie et moi. j'replace une mèche de mes cheveux derrière mon oreille et j'lève mes yeux orient vers lui, un genre de sourire un peu maussade aux lèvres.

- alors... tu m'le sors, ce whisky ?

la nuit est p't'être jeune, mais elle passe vite.
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MessageSujet: Re: ÔTES-MOI MON LINGE (LACEY)   ÔTES-MOI MON LINGE (LACEY) Icon-clockSam 19 Déc - 21:35

• ÔTES-MOI MON LINGE •
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la lueur du soir. elle brille de sa peau pâle et de ses prunelles comme le ciel garni d'étoiles. il la voit étinceler, il voit ses ailes pousser. c'est c'qu'il lui arrive quand elle est avec lui. et il la sent s'envoler dans ses bras. quand une plume tombe, puis plusieurs, il les ramasse, et fait battre son cœur. et il sent son corps d'oiseau prendre l'espace, prendre tout l'univers là-haut jusqu'en bas et tout ramener vers eux pas à pas.
il la serre, elle le serre. jusqu'à ce qu'ils ne puissent plus glisser, ou s'échapper. la sombre et la claire âme. douleur, douceur. une lettre changeante qui fait la différence. mais les mots s’estompent et se mélangent, créant un cocktail de l'étrange. créant une addiction. une passion. le genre de relation qui mérite un chant à l'unisson. et tout ça fait tambouriner l'intérieur et perdre la raison.
lacie, un jeu sans aucune règle. une partie sans vainqueur. un dénouement qui tombe mais qu'on ne comprend jamais. il évite de songer et d'essayer de tout comprendre. il s'laisse porter.
parce que si elle est toujours là, lacie, c'est que dans sa tête y'a quelque chose qui jubile et qui renverse un peu l'esprit, un peu comme c'qui les unissaient autrefois, l'interdit.
fascination.
elle et ses paroles qui lui fait s'poser pleins de questions.
mais aucune réponse qui peut s'résumer correctement. c'est ça l'soucis, c'est qu'il sait pas, avec elle, dans sa tête, rien ne se comprend.
elle baisse le regard et l'porte vers le parquet irrégulier. elle le regarde pas, elle ose pas élever ses pupilles droit dans les siennes à ce moment-là. il sait, qu'il a plus de sentiment. qu'il en a jamais eu. pour personne. il connaît pas les belles histoires, les soirées sous les réverbères des rues désertes, ou les nuits d'amour véritable. et il veut pas. il veut jamais. c'pas volontaire. il aime juste trop les femmes pour ne serait-ce qu'oser un jour trop s'attacher. mais lacie est là, depuis des années. et c'est la seul chose qu'il veut pas effacer d'son maudit passé.
lacie et le whisky.
"ça vient, ça vient." qu'il dit en haussant légèrement les sourcils, en se décollant finalement d'elle, en enlevant doucement dans une caresse sa main d'son épaule dénudée.
il se dirige vers la bouteille, attrape deux verres à la volée, perd pas une minute et les remplit d'une large moitié. il sait qu'elle est capable d'endurer, elle, la douce aux corps d'acier.
"comment tu vas, lacie ?"
y'a cette envie de protection qui prime plus que tout. que ce soit envers le monde, envers le con qui lui sert de meilleur ami lointain, ou envers lui-même. il sait pas s'bloquer, il y arrive pas. d'un côté, il veut l'avoir comme acquis, lacie. il la veut à jamais dans les draps de son lits. d'l'autre, il la veut loin, très loin, trop. pour qu'elle ne vienne jamais les perturber, lui et sa vie déjà trop compliqués.
dans son esprit tordu, y'a pas l'habitude des doux mots, ils sont inconnus. mais en sa présence, il arrive pas à raisonner, les paroles se laissent couler. il délaisse ses pensées entremêlées pour les mots taquins et légers.
il lui tend le verre, commence à siroter le sien.
"fais gaffe, boit pas trop vite poupée, tu pourrais vite chavirer."
un sourire et un clin d’œil en coin, et il vient noyer ses yeux mer dans son regard à elle pour qu'elle vienne s'y noyer. il déglutit ses premières gorgées, avec l'envie insoutenable de goûter à ses lèvres aux parfums désormais alcoolisés.
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MessageSujet: Re: ÔTES-MOI MON LINGE (LACEY)   ÔTES-MOI MON LINGE (LACEY) Icon-clockMar 22 Déc - 5:13

j'sais qu'il m'aime pas, mickey.
je l'ai toujours su.
il arrivera peut-être jamais à aimer quelqu'un et j'avoue que s'il y arrive, j'aurais tout de même un pincement au coeur en sachant que c'est pas moi qu'il aime. je sais pas pourquoi. je pourrais pas dire que je suis dingue de lui, que je pourrais crever sans lui, mais y'a un truc dans mon palpitant qui fait que j'peux pas m'empêcher de sourire en pensant à tout son être. c'est parce que j'suis conne pis que je m'entiche des mauvais, des vilains, de ceux qui bouffent l'asphalte couleur charbon tous les jours, de ceux qui boivent du whisky comme on boit de l'eau.
et j'lui en demande du whisky.
ce soir, moi aussi je veux en boire comme les hommes et me perdre dans le brouillard alcoolisé des sentiments volages et sournois. j'me sépare de notre étreinte et j'le suis jusqu'à la cuisine où il sort la bouteille d'eau de vie pour en remplir deux verres. j'm'écrase sur la chaise en face de lui et j'bois une bonne gorgée qui brûle tout l'intérieur, qui enflamme l'âme.
comment j'vais ?
oh shit.
je sais pas.

- ça va. on se moque encore de charlotte à cause de son accent quand elle parle anglais pis j'avoue que ça m'fait chier parce que son accent c'est l'plus cute du monde pis ça montre ses racines. j'veux pas qu'elle soit triste, j'ai l'impression d'pas être capable de faire les choses bien...

je sais, j'te parle de ma gamine pis tu dois bin t'en crisser, au fond. j'bois une autre gorgée, j'veux me perdre, c'est comme ça. j'veux m'oublier au coin d'une rue et que tu m'trouves pour me ramener chez toi, dans ton coeur. t'as compris mickey ? comprends le donc, ça me ferait du bien j'pense.

- tu l'sais qui m'en faut plus pour chavirer, mick. c'pas le premier verre de whisky qui va m’assommer.

j'lève la tête pour lui sourire et j'essaie d'éviter son regard, mais j'y arrive pas. c'est un aimant. j'plonge dans l'océan de ses yeux et ça m'fait quelque chose dans la poitrine. je décide de m'allumer une clope. ça fait office de bouée, ça me remonte à la surface pis ça m'évite de sombrer.
mon cancer en bâton,
ma meurtrière.

- t'en veux une ?

je sais qu'tu me feras pas la morale que j'fume comme une cheminée parce que t'es pas mieux.
j'lui tend le paquet, j'attend qu'il me dérobe un peu de nicotine avant de le déposer sur la table et d'allumer ma clope avec une allumette. pas besoin de les ranger, je sais qu'on en fumera d'autres, tout comme on fumera nos corps plus tard, inévitablement.
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MessageSujet: Re: ÔTES-MOI MON LINGE (LACEY)   ÔTES-MOI MON LINGE (LACEY) Icon-clockDim 27 Déc - 15:03

• ÔTES-MOI MON LINGE •
(Ramène ta bouche , Rameute tes bras)

faible être aux allures de grand, d'vaillant. elle y croit. à ses bras qui veulent et qui peuvent englober le monde, à son corps qui peut supporter les verres de trop, à son cœur qui retentit jusque là-haut, et qui gronde. ils y croient.
et il boit, mick. il boit sans relâche, il ingurgite comme il respire. parce une gorgée c'est mieux qu'une bouffée d'air frais. une gorgée de plus, c'est tout son corps qui s'tue p'tit à p'tit en s'remplissant d'liquide inflammable, puis qui deviendra feu ardent et incessant après, quand deux corps iront s'unir dans l'obscurité.
deux corps du passé,
qui n'cessent de s'retrouver.

"ta fille, c'est ta perle, et tant qu'elle a l'amour d'sa mère, t'inquiète qu'elle sera pas triste. t'es d'jà parfaite, lacie. crois-le."
les goss, les cris et les pleurs enfantins, c'est bien loin. c'est trop loin et il veut pas s'rapprocher d'ses responsabilités-là. mais ça lui va bien, à lacie. il peut l'voir, quand ses yeux s'illuminent un peu plus et font danser ses prunelles, et qu'son visage se teinte d'une couleur maternelle. même si y'a toujours ses larmes invisibles qui n'semblent jamais arrêter d'couler sur ses joues porcelaines, ça lui donne un côté plus bancal et un air plus joli.
elle laisse couler une nouvelle fois l'alcool entre ses lèvres. elle pourrait s'y noyer dans l'alcool, s'y perdre puis trop s'laisser aller. mais il la voit résister.
elle lève un regard timide vers lui, mais passionné. un regard qui tente d'retenir toutes les bombes de son cœur d'exploser. elle décore son visage d'un sourire à faire rougir l'univers, avant de s'replonger dans son verre. puis elle sort un paquet aux tons d'crime, duquel elle sort une lame aiguisée senteur nicotine. elle lui tend l'paquet.
"j'dis pas non."
boire, fumer, jusqu'à c'que y'en ait plus, pour tout recommencer. whisky tabac. il s'y perdra.
il l'allume, étouffe un léger rire dans un sourire lorsqu'il la voit avec ses allumettes. il songe à lui lâcher quelques piques à la volée, mais il s'résigne parce qu'elle est déjà assez occupée comme ça.
il reste debout, s'adosse au plan d'travail d'la cuisine. la paume effleurant l'whisky posé sur l'bois, l'autre la clope entre les doigts. il la regarde sans arrêter. comme hypnotisé.
"tu bois vite. t'es sûre qu'ça va ? j'pourrais sentir ton cœur battre à mille kilomètres."
il vient s'approcher doucement, pose sa clope consumée à moitié dans l'cendrier à côté. attrapant sa paume à elle, ne voulant plus jamais la lâcher.
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MessageSujet: Re: ÔTES-MOI MON LINGE (LACEY)   ÔTES-MOI MON LINGE (LACEY) Icon-clockMar 29 Déc - 4:05

parfois j'ai envie de dire à mickey qu'un jour, il finira bin par trouver sa personne idéale, sa personne qui va remplir les trous dans son coeur et qui va pouvoir réchauffer son lit pour toute la vie. il sera pas obligé d'aller courailler à droite à gauche pour se trouver une gamine à peine sortie de l'adolescence pour s'oublier le temps d'une baise, de deux baises, de trois baises, d'autant de baises qu'il lui faudra. j'sais que ce sera pas moi c'te fille-là, j'le sais pis si j'y pense trop, j'pense qu'on peut entendre mon coeur craquer un tout petit peu. mais faut venir coller son oreille contre ma poitrine et faire silence, faut pas dire un son, faut pas faire un bruit,
faut même plus respirer.
pis là on respire trop fort les deux,
faque personne entend.
il sourit et on dirait l'soleil qui réchauffe après une grosse tempête de neige où y'a fait -30 degrés. quand j'les passais avec adam, ces hivers-là, il faisait toujours trop froid pis j'finissais tout le temps toute seule avec lottie, emmitouflée dans des grosses couvertes de laine pour nous réchauffer. manquait de l'argent, faque le chauffage était pas très bon.
mickey, c'est un feu de forêt.
il fait pas frette en plein milieu d'un feu de forêt.
(pis j'pense bin qu'il pourrait me tuer).
j'y tend le paquet de cigarettes et j'l'entend rire de ma gueule parce que j'suis encore à l'ancienne méthode des allumettes. j'fais un sourire qui veut un peu dire désolée d'être vieux jeu, j'dois pas faire aussi jeune qu'avec celles que tu couches. j'prend une nouvelle bouffée de cancer avant de boire le reste de mon verre. mike me fait la remarque et j'hausse les épaules.

- oui oui, toute est correct. j'pense.

il s'approche de moi pis il capture ma main au grand complet dans la sienne. ça fait frissonner mon coeur, j'pense qu'il peut voir que j'grimace. au fond, coincé dans une de mes aortes, y'a bin un truc qui va pas. une boule bitume qui m'pèse. j'haïs ça parler de ce qui va pas, j'haïs ça avoir l'air de pas avoir tout le contrôle sur ma vie. j'haïs ça, dépendre des autres.

- j'me sens juste bin, bin seule... j'ai beau avoir charlotte, y m'manque de quoi pis chaque fois qu'j'y pense, ça m'rentre dedans comme un météore.

ça fait mal en ostie, se faire frapper par un astéroïde. j'pense, en tout cas. j'me mord la lèvre pis j'aspire d'la boucane blanche. j'me raccroche à ma clope parce que ça fait moins peur que de s'raccrocher à un être humain. la clope, tu sais qu'à va te faire crever pis rien d'autre. l'être humain, y t'fait des promesses, il les laisse tomber pis y s'en va en taule.
vas chier adam.
pis vas chier mickey d'me faire rêver comme une petite fille devant un show d'aurores boréales dans l'ciel polaire. j'serre sa main dans la mienne, j'le regarde pas. j'peux pas.
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