il n'aurait peut-être pas dû prendre ces rails de coke avant de venir ici. mais orion il a du mal à envisager une grosse soirée sans sa poudre préférée. c'est pathétique, oui. mais y a bien longtemps qu'orion ne se soucie plus de ça. il déambule parmi la foule, éclaté. il a perdu son groupe de potes et les cherche sans vraiment regarder autour de lui. il ne fait même pas gaffe à là où il pose les pieds. traversant parfois sur les pique-nique des gens, qui se mettent alors à l'insulter. mais orion ne les entend même pas. il est complètement déconnecté, perché. il a l'impression que l'effet de la drogue est en train de salement retomber. il ne se sent plus surexcité, ni ultra-lucide. au contraire, il a l'impression d'être dans le brouillard. il se sent un peu mal. il continue de marcher au hasard et ne réagit même pas lorsque le sol sous ses pieds devient étrangement malléable. du sable. il arrive au niveau des berges du lac, la foule est moins dense, il y a moins de gens, ils se sont tous regroupés sur l'herbe et c'est bien normal. et surtout, il fait moins froid loin de l'eau. orion continue d'avancer, il se paume un peu dans l'obscurité. et puis, soudain, une sensation glacée le paralyse. il est rentré dans le lac, jusqu'aux genoux, il n'a pas fait gaffe. mais l'eau froide a finit par le réveiller. ou presque. il est comme tétanisé. il ne bouge plus. tout s'embrouille dans sa tête, il ne sait même pas où il est. il souffle, bruyamment, et un long nuage blanc s'échappe de ses lèvres. il est gelé. frigorifié. et pourtant, il ne peut toujours pas bouger. putain de coco.

la foule. le beau monde. les visages éclairés, illuminés par la beauté. le reflet de la nuit qui s'assombrit sur l'eau translucide du lac. l'ambiance paisible, agréable, qui règne, qui domine, qui amène les corps à se rassembler. à parler de tout, de rien. de la vie, de leurs vie. toutes ces petites choses qui font élargir le sourire de sam. qui font briller ses yeux noisettes, qui les font danser au rythme des conversations mélangées.
l'air est frais, mais sam n'y pense pas. elle tremble à peine, ses épaules restent peu couvertes, ses bras sont dénudés. y'a seulement cette écharpe enroulée maladroitement autour de sa nuque qui empêche un peu le froid de la traverser. et elle observe. ouvre enfin ses yeux après après avoir virevolté pour ce qui semblait être des années, les yeux fermés. elle respire profondément, seule, le regard vers le ciel. avant de reconnaître babe au loin. accompagné d'un inconnu, tout deux recouverts à moitié d'eau glacée. elle se met à courir, sam. avec pour objectif de les retrouver. elle bouscule, manque de chuter. sa tête continue un peu de se brouiller avec pour aide, l'alcool qu'elle a ingurgité.
"babe, putain. ça va ?" elle ouvre grand ses yeux, son cœur s'accélère, son esprit commence à tambouriner. elle jette un regard au type à côté. et sam trouve rien de mieux à faire que de l'enlacer. elle le serre de toutes ses forces, tente de le raviver. il est glacé, transmet à sam un frisson inattendu, qui la traverse tout entier. "ça va aller." elle sait pas trop pourquoi elle s'y intéresse, à ce drogué. mais il lui fait un peu de peine, alors quitte à geler, elle veut l'aider.

une fois de plus, elle ne sait pas vraiment ce qu'elle fout là éla. faut dire qu'elle ne réfléchit plus trop en ce moment, elle se contente d'agir, bêtement. elle a entendu parler de feux d'artifice. c'est beau les feux d'artifice. c'est comme un happy end. elle en aurait bien besoin élaïa. du coup, elle décide d'y allant, en se disant que ça serait peut-être le moment pour elle de s'amuser, de faire la fête comme autrefois, de rencontrer du monde. elle n'a jamais aimé la solitude et pourtant, elle nage en plein dedans. elle pensait vraiment qu'elle pourrait passer un moment sympa éla. pourtant, quand elle est arrivée, c'était déjà le bordel. à croire qu'elle ne pouvait pas empêcher les emmerdes de la suivre à la trace. y avait un petit tas de gens regroupé autour d'un mec et elle, elle est arrivée, avec sa clope entre les lèvres, telle une plume qui n'avait vraiment rien à foutre là. y a un gars qui a demandé un pull et de l'eau aussi mais élaïa, elle s'est contentée de légèrement pencher la tête pour observer ce jeune homme sous un autre angle. elle comprenait rien à la situation mais pour une fois, elle avait pas vraiment envie de rire. ça avait l'air triste. ou grave. elle savait pas vraiment. elle a retiré sa cigarette de ses lèvres avant de baisser la tête pour observer sa tenue. tes bottines, des collants, une robe. nan, c'était pas super utile. elle a laissé tomber son sac à même le sol en soupirant et puis, elle a lâché sa clope pour l'écraser un geste net. j'ai d'la vodka dans mon sac. elle a haussé les épaules. bah c'est pas de l'eau mais c'est mieux que rien nan ?! et puis, elle a retiré sa petite veste en cuir pour la lancer au gars accroupi devant le mec qui était presque bleu. peut-être violet. mais qu'est-ce qu'elle foutait là ? elle fait un tour sur elle-même, lentement, légèrement, observant l'horizon comme si celui-ci pouvait lui apporter des réponses. mais rien.