musique dégueulasse, dialogues inaudibles, y'a qu'la sueur des putes qui s'fait sentir. qu'leurs mouvements provocants qu'iront faire bander l'pape qu'animent l'cadre d'cette vie sans aucun échappatoire. y'a qu'les traînées et leur déhanchés crevant la décadence, crevant tout court, à toujours finir par s'offrir à des vieux riches en manque de cul, qui réveillent les regards, les font brûler d'excitation, les rendent accro. c'est l'business de corps, c'est l'arrachement d'un cœur qui n'finit plus par battre d'amour mais d'pulsions malsaines et maladives, d'manière intense, si fort qu'pourrait sortir d'leur cage thoracique qu'ça continuerai à vivre mort à l'intérieur.
ça s'appelle l'âge d'or des morts qui vivent.
paradoxe, contraire, un parfum d'inédit, d'interdit. l'genre d'ambiance qui t'retourne le ventre, qui t'fait sentir autre le temps d'un instant, d'une nuit.

entre les éclats, les ébats et la crasse qui colle à la peau, j'fais vaciller l'regard de gauche à droite, garde un œil furtif jubilant à toute animation, à toute caresse audacieuse venant claquer ensuite d'manière maladroite la cuisse qui s'présente à leur portée.
et parmi toute cette merde humaine, y'a toi. toi que j'vois soir après soir, à errer dans des rues sales, pas à l'image d'une gamine au visage pâle et lisse comme le tien. pas à l'image d'une fille semblant si innocente et douce, naïve.
même si, après tout, t'as l'air assez torturée pour t'laisser t'aventurer dans cet univers macabre qui n'pardonne jamais. j'me dis qu't'es une belle opportunité. l'genre de personne qui m'laisserait profiter. sans trop poser d'questions, sans trop penser.
j'avance, j'diminue la distance qui sépare nos deux corps, la distance qui bientôt sera réduite à néant, lorsque je profiterai d'toi dans un endroit peu commode, avant d'prendre ce dont j'ai besoin.

- j'peux t'offrir un verre ?

sourire.
paroles insignifiantes cachant un jeu aux règles incompréhensibles.
les dés sont lancés.